
Desolate land : Le terrain est une carriere de sable relativement vaste et foutrement casse gueule. On a de jolies buttes de sables ainsi que quelques hauts plateaux surmontés d’une couronne de vegetation.
Arrivé à 9h15, je suis le premier ! J’en profite pour vegetaliser la ghillie avec une prédominance brune. On se croirais vraiment en Astan tellement le paysage est desertique. C’est bien l’un des seuls endroit en France ou l’ACU est utile

10 minutes plus tard le groupe au complet arrive, un rapide briefing par les orgas et direction notre camp respectif. On passe devant le camps de l’ISAF (placé sur la frontiere à l’ouest) , relativement mal positionné,dans le refoncement d’une colline. Je repere l’endroit dans le cas ou l’une de mes missions m'enverrait dans le coin.
Arrivé au village Sudiste je fais la connaissance de mes freres d’armes et de mon chef, Karna. Il montre sur la carte la delimitation de notre territoire ainsi que la position supposée du camp Nordiste. Nous avons droit d’ouvrir le feu sur quiconque entre sur notre territoire, que ce soit ces infidèles de l’ISAF ou ces traitres de Nordiste.
On place notre camp dans une cuvette à l'ombre des arbres.

Relativement bien équipé nos gars pour des rebelles sudistes.
C’est parti pour le premier scenar’, on doit clairement aller provoquer nos amis du nord sur la frontiere. On part en deux groupes, 5 hommes equipés d’aeg et moi et mon binôme du moment équipé d’une rpk. Je laisse ma ghillie sur place, la situation me semble tellement peu subtile que j’en vois pas l’interet. Direction le nord donc, en suivant le chemin du camps US.
A une centaine de metres de la frontiere, je m’engage sur un chemin qui va me faire remonter au sommet d’un plateau et qui me permettera d’avoir une jolie vue sur la “vallée”.
Nous arrivons ,le plateau alpha et je m’allonge dans le sable. C’est de loin la position la plus confortable que j’ai eu l’occasion de tenir !
J’ai une vue dégagé sur le camp de l’ISAF, à 150m sur ma gauche, et sur la plaine qui nous sépare du camps Nordiste. Et justement, en regardant en direction du camp nordiste mon binôme me signale du mouvement. En effet, on a droit à 3 Nordiste qui font la sentinelle au niveau de la frontiere à +/- 70m. Même si mon bolt n’a pas une portée faramineuse, je peux esperer toucher à cette distance. J’arme et je demande donc à mon leader si j’ai autorisation d’engager.
-”Negatif, on ne tire pas les premiers”
Merde, la premiere sentinelle s’etait bien mise en évidence sur le surplomb et faisait une cible parfaite. Et quelque secondes plus tard, de ma radio sonne la delivrance.
Il me semble entendre un ”On engage !” dans le crépitement de la radio (pas mal parasite sur la fréquence)
Je fais sauter le cran de sureté de mon T96 et je presse delicatement la détente pour liberer ma premiere bille de la journée. Je rate largement ma cible d’un bon mètre mais il ne l’entend pas, il est occupé par l’affrontement qui vient de commencer juste au pied de mon plateau entre nos villages. Je réajuste et j’envois le deuxieme projectile. Celui-ci part parfaitement mais je ne vois pas la bille en fin de course. Je rechambre une troisieme fois, et en regardant dans la lunette je l’aperçois le bras en l’air en regardant dans ma direction.
Aurais-je reussi mon tir ?
Mon binome me felicite d’une tappe l’épaule.
On va dire que oui.

Dans deux minutes tu vas moins faire le fier !
Plus bas, dans la “vallée” j’entend que ça défouraille sec et je vais jeter un oeil. Mes 5 camarades d’armes sont hors jeu.
Les ISAF sont sorti de leur camp pour faire le ménage, et à prioris ils n’ont pas fait de distinctions entre les agresseurs et les agressés. On a eu la bonne idée de penser qu’ils ne ferraient rien. Toujours à vouloir jouer au cow boy ces gars là.

Demi tour et replis strategique en direction de notre camp avant que les justiciers nous reperent. Trop tard, on est pris à revers et je prend une bille dans le pakol avant d’avoir eu le temps de remarquer l’enemi. Mon binome lacha une rafale qui en touchera un avant de se faire à son tour descendre.
Retour au village ou je vais finir de vegetaliser la ghillie en attendant le retour de mes camarades. J’en profite aussi pour decrasser mon mb08 qui a largement pris la poussiere.
A l’arrivée du chef, il nous brief sur notre deuxieme mission : defendre le point d'eau que va venir inspecter les soldats de L'ISAF.
Le Point d'eau est enfaite un petit lac d'eau stagnante au fond d'une cuvette au Sud-Est de notre camp
J'embarque ma ghillie et en route pour la colline la plus haute du terrain qui se situe à une centaine de metres de la cuvette avec une vue dégagée sur le chemin qui, je suppose, va-t-etre emprunté par l'ISAF. J'avais lu le récit d'Alu' à CdP 2 qui avait reussi des tirs relativement long en prenant de la hauteur et javais bien envie de faire pareil.


De l'autre coté de cette colline on a une vue plongeante sur la plaine qui nous sépare du camp Nordiste
En arrivant au sommet je me rend compte que c'est l'endroit le plus haut du terrain et que j'aurais pas pus choisir un meilleur spot. Le sommet de la butte est relativement sombre et ma ghillie se fond à merveille dans celle-ci. Si j'evite les mouvements je suis invisible. Le probleme etant que le sable est tellement fin, qu'au moindre mouvement un mini nuage de poussiere s'échappe.
Pas évident quand on est en équilibre préquaire.
10min plus tard on annonce par radio que les ISAF viennent pointer leur bout du nez. En effet, à 150m devant moi une colonne de soldats se presente. J'ai un bon visuel sur le combat qui s'annonce. Sur la gauche, trois de nos gars sont caché derriere un talus pret à tendre une embuscade dès qu'ils seront assez proche.

Une fois arrivé au niveau de la pelleteuse, le combat s'engage. Moi et mes deux compagnons du moment, sommes situé sur la droite du combat tandis que les ennemis se concentre sur les embusqués.
On est à plus ou moins 60m mais le vent s'est levé et je suis certain de n'avoir aucune chance de toucher à cette distance donc je m'abstient de tirer pour le moment. Mes deux compagnons m'annoncent qu'ils vont tenter un contournement par la droite et je leur fais signe d'y aller.
Je repere un ennemis en avant du groupe que je prend pour cible. Il est sorti du couvert de la pelleteuse et fait une cible idéale. J'arme, j'estime grossierement le vent et j'incline mon bolt pour le compenser avant de presser la detente. Ma bille vient se loger dans la pelleteuse quelque metres derriere ma cible en un "shtoung" sonore. Il se laisse tomber sur le sol en tentant d’identifier l'origine du tir. Pas de bol pour lui, ma deuxieme bille le touche. Ce qui me semble etre son medic rapplique pour le remettre en jeu. Une superbe cible que je m'empresse de mettre en joue et juste avant de presser la détente, il se fait sortir par mes deux camarades qui ont contournés la butte.
A ce moment je tente de monter un peu plus haut sur ma butte pour avoir une meilleur vue derriere celle-ci, mais mes pieds glissent et je descend de quelque metres (tres caucasse comme situation, fort heureusement pas de photographe à l'horizon). En levant les yeux je m’aperçois que j'ai levé un joli nuage de poussière largement visible par l'ennemi. Et je décide de pas remonter sous peine de me faire descendre.
Le temps d'arriver en bas les ISAF s'etait repliés et je retrouve mes compagnons.

Comme il nous reste un peu de temps avant la mission suivante, je demande à Karna l'autorisation d'effectuer une reconnaissance sur le camps nordiste, que nous situons approximativement. Il me donne son accord et je me met en route.
Le seul moyen pour approcher d'eux sans me faire reperer, c'est de passer par la foret qui entoure le terrain. Pour ça je dois descendre une pente rocheuse (et pas sableuse) avec un gros pourcentage et c'est tout sauf évident en ghillie.
Je parvint en bas sans me viander et je m'arrete un instant pour observer les sentinelles rouges que j'apperçois au loin. D'apres ce que je vois ils ne regardent pas dans ma direction, ils ont pas dût me reperer. Remise en route et je passe sous le couvert des arbres. La "foret" est une bande d'arbre de plus ou moins 30m de large et qui s'étend sur tout le tour du terrain (ou presque). Il n'y a aucun chemin, et la zone qui s'étend entre moi et le camp rouge est relativement éscarpée.
Je progresse doucement car je m'attend à tomber sur une sentinelle à tout moment. Beaucoup de branche, de ronces et d'orties en travers le chemin et ma ghillie spaghetti s'y accroche joyeusement. Au bout d'une dizaine de minutes j'approche de ce qui me semble etre le camp rouge car j'apperçois un chemin.

Voici la position supposée du camp, et je suis à une cinquantaine de metres sur la droite.
C'est alors qu'on m'annonce par radio que c'est la pause déjeuner et qu'il faut regagner le camp. Demi tour donc, un petit peu sur les fesses de n'avoir pas fini ma reco.
Retour au camp, c’etait le dernier scenario de la matinée, on va joyeusement s’enfiler nos rations US et sandwich bacon en remerciant Allah pour ce repas.
Le debut du jeu est prévu pour 14h il me reste donc un peu de temps pour decrasser mon receiver qui a ramassé tout le sable possible. J’aurais vraiment apprecié avoir un peu de graisse, il faut forcer sur le cylindre pour le faire bouger. J’irais demander aux ISAF en pretextant vouloir regresser les roues de mon chariot si j’ai l’occasion de passer dans le coin.
[la suite dans la semaine]
Merci à (dame) Karna pour les photos !