Le post initial était une introduction au projet, il se situe maintenant sous ce résumé global, sous la forme d'un menu "code" défilant. Les 21 premières pages du topic sont donc un mix entre mes posts pour présenter l'avancée du projet, et les réponses/commentaires des Sniperlandais. L'hébergement initial des photos ayant sombré dans les sombres ténèbres du net, j'avais à cœur depuis longtemps de dépoussiérer ce topic, en résumant l'aventure complète sous la forme d'un journal de bord, tout en ré-uploadant les photos initiales, plus certaines jamais publiées. Voilà qui est maintenant fait, en espérant que les nouveaux Sniperlandais apprécieront ce topic "remasterisé" d'un projet un peu fou !
22 Juin 2010...
L'histoire commence donc fin juin 2010... A cette date-là, toutes mes répliques étaient fonctionnelles, et une envie de nouveau custom me taraudait déjà depuis pas mal de temps. Ayant en pièces détachés un type 96 qui n'attendait que ça, il était temps de passer à la planche à dessin.
Connaissez-vous le steampunk ? Pour faire court, c'est un univers alternatif, ou la révolution du pétrole n'a pas eu lieu. La principale source d'énergie est donc la vapeur (steam en anglais). Cela donne un univers où les grosses machines à vapeurs sont omniprésentes ! la moindre machine est complexe, pleine d'engrenages, très grosse, bruyante... etc. L'électricité reste confidentielle, et les matériaux principalement utilisés sont le cuivre, le laiton, le bois, le fer, la fonte et la pierre/brique. D'où une esthétique qui a inspiré de nombreux écrivains et réalisateurs de films/jeux-vidéo. Je vous conseille de lire l'article relativement complet de Wikipédia sur cet univers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Steampunk
L'idée était donc de dessiner une réplique collant avec cet univers, un fusil qui ne dénoterait pas sur une photo de la fin du 19ème siècle, ou dans un roman de Jules Verne. En ce qui me concerne, j'aime le steampunk « réaliste » : un fusil à vapeur plein d'engrenages, très peut pour moi. Je me suis donc inspiré de quelques fusils de plus ou moins anciens, à savoir un mix entre un Chassepot Mle 1866 (poignée anglaise, plaque de couche droite, grande taille), un Lee Endfield N°4 Mk1 (garde main long), et un CZ 452 Luxe, le tout saupoudré de mon imaginaire steampunk... Le premier dessin présentait déjà les grandes lignes du projet, sauf pour la lunette, où j'étais certainement allé un peu trop loin dans le délire (double lunette de newton pour les opticiens éclairés). Après cette étude de style, je suis passé au dessin papier à l'échelle 1, en me basant donc sur une mécanique de T96 Well. Les grandes lignes du projet étaient :

Le premier brouillon, histoire de mettre les idées à plat.
- Du bois et du laiton autant que possible !
- Pas de peinture, nulle part !
- Pas de vis Allen/BTR, que de la vis fendue simple.
- Pas de rail Picatiny ou autre...
- Tout doit être démontable comme un vrai fusil.
- Long et massif, c'est steampunk, on ne va pas faire dans la mécanique fluette !
- Précis ! C'est un snipe après tout !
La première version utilisait le canon d'origine, et était un peu trop massif à mon goût :

7 septembre 2010...
Je commence à chercher pour le bois, et à cette date, 2 solutions s'offrent à moi : crosse massive, ou crosse semi massive (2 ou 3 épaisseurs de bois massif). Pour ce qui est des essences de bois, j'hésitais entre hêtre, noyer, iroko, ou chêne. Dans le même temps, j'ai décidé d'utiliser une rallonge de canon de 15 cm (pour un canon interne de 650 mm), ce qui affine grandement la silhouette. On reprend donc le chemin de la planche à dessin :

Le pontet passe de métal embouti à métal usiné. Une pièce vient refermer le boitier de culasse et bloquer la partie supérieure du garde main. Du coup, la grenadière migre en avant. Des mires font leur apparition, et une tige de nettoyage vient se loger sous le canon.
29 janvier 2011...
A cette date, je n'ai toujours pas tranché mon choix en ce qui concerne l'optique, et j'hésite entre 5 solutions :
- Le ''camouflage'' d'une lunette compacte
- L'utilisation de mires traditionnelles (typiquement des mires AK)
- La reconstruction d'une lunette en ''cannibalisant'' les éléments d'une lunette cheap
- La construction d'une lunette de Galilée ''double'' en piratant des optiques de loupes
- la combinaison camouflage + mires traditionnelles.
17 février 2011...
J'ai finalement trouvé un fournisseur pour le laiton et l'aluminium indispensable à la réalisation de ce projet ! Du coup, le dessin évolue légèrement : la grenadière est plus travaillée, et on passe au laiton pour le pontet :

Dans la foulée, ultime modification, une reprise de la découpe du bois derrière la culasse, pour plus de fluidité dans la ligne :

A ce stade-là, le dessin était déjà définitif, seul le système de visée optique était manquant (et toujours pas tranché), mais on y reviendra plus tard !
26 février 2011...
Je profite du début des vacances pour usiner quelques pièces avec l'aide d'un ami tourneur-fraiseur amateur (Bernard P., vous en entendrez parler à nouveau par la suite). La plaque de couche est ébauchée, ainsi que le fond du magasin et le pontet.
3 Mars 2011...
Jean C. vient de m'offrir une vielle 3-9x32 qui fera une lunette steampunk parfaite après un peu de travail. J'opte donc pour la solution lunette camouflé + mires traditionnelles, ce qui est à la fois le plus réaliste et le moins compliqué. Dans le même temps, j'ai terminé à la lime le pontet en laiton, seul le polissage reste à faire :


4 Mars 2011...
J'ai enfin la matière première pour la crosse, après avoir acheté une planche de hêtre de 27 mm d'épaisseur pour 3m80 de long. La crosse sera réalisée en 2 couches, de manière à réaliser les dégagements "à l'horizontale". J'ai aussi acheté un tourillon de hêtre de 5 mm de diamètre qui va me servir pour réaliser la tige de débourrage du bolt (qui copiera donc la baguette d'un fusil de la fin du XIXème siècle). Enfin, j'ai acheté une gouge de diamètre 25 mm pour creuser la crosse au niveau du canon (diamètre 26 mm).
On reporte donc le dessin à l'échelle un sur le bois :

13 Mars 2011...
Les panneaux de bois sont découpés à la scie sauteuse, et le flanc gauche est presque totalement décaissé au niveau de la mécanique, à l'aide d'une défonceuse.
6 septembre 2011...
Après une longue période d'arrêt, il est temps de s'y remettre ! Le projet a déjà débuté il y a plus d'un an... On termine donc les dégagements du flanc gauche et droit, et on passe au collage. Je vous passe la partie sueurs froides et corrections d'erreurs de tracer, d'où la présence d'un tube en aluminium et d'une baguette en bois dans mon sandwich de collage...







En attendant le séchage, attaquons-nous au receiver... Les transformations incluent entre autres :
- rabotage de la partie supérieure du boitier de culasse qui sera par la suite chapeauté par une pièce en aluminium servant à bloquer le garde main et supporter les anneaux de montage et la dérive.
- Agrandissement violent de la fenêtre déjection pour coller avec un calibre ''sérieux'' (du 30.06 lors des tests).
- lissage de toutes les arrêtes.




Comparaison avec un receiver de T96 d'origine...


https://www.dropbox.com/s/e1vc4wnj6itow ... .jpg?raw=1
La fenêtre d'éjection est maintenant suffisamment grande pour laisser sous entendre l'utilisation d'une munition gros calibre (avec une douille factice de 30-06 en comparaison).
7 septembre 2011...
Après un passage chez le menuisier pour affiner les faces externes à la dégauchisseuse, assurer un parfait plan de joint entre le fut et le garde main, et dégrossir la gorge du canon dans ces deux pièces, je retourne à mes outils manuels !



9 septembre 2011...
On continu les travaux sur le fut et le garde main : le canon s'y loge maintenant parfaitement :





Une journée de copeaux/sciure...
16 septembre 2011...
Le travail de dégrossissement est terminé, les soucis d'alignement ne sont plus qu'un mauvais souvenir, et je bosse donc sur l'intégration des garnitures. En ce qui concerne le fond de magasin (la plaque sous le pontet), mon plan initial était de réaliser cette pièce dans une plaque de 5 mm d'épaisseur, mais mes corrections d'erreurs d'alignement ont fait fondre la hauteur de la crosse comme neige au soleil, et je vais devoir réviser mes plan en optant pour un fond de magasin en tôle embouti de 2 mm d'épaisseur. A ce stade-là, la mécanique peut être fixé dans la crosse :






22 janvier 2012...
Depuis 2 semaines, je bosse à temps perdu sur le fond de magasin, la grenadière et l'embouchoir :



25 janvier 2012...
Avec la complicité de Bernard P., nous avons tourné un bolt knob en bronze, une petite poignée en laiton pour la baguette, et j'ai commencer à brosser la lunette pour faire disparaître toutes traces de peinture :






28 janvier 2012...
Attaquons nous au montage de la lunette. Comme je vous le disais plus tôt, hors de question d'utiliser un rail de montage quel qu'il soit, on va faire ça de manière beaucoup plus old school ! L'idée est de réaliser un montage latéral décalé, permettant l'utilisation de la lunette OU des mires mécaniques sans avoir à démonter la lunette. J'opte pour des anneaux usinés ''à la mano'' (comprendre sans fraiseuse, sans tour, sans Dremel... 100% à la lime et la scie à métaux), dans de la plaque de 10 mm d'aluminium :



19 Février 2012...
Je continue de bosser sur les anneaux de montage, mais il m'a déjà fallu 10 heures pour en finir un, et il me reste encore du boulot pour venir à bout du second. Pendant mes longues heures à manier la lime, j'ai finalement baptisé la réplique : Mle 1896, pour ''modèle 1896''. Ce nom reprend la logique des noms de fusils français de la fin du 19ème siècle, lorsque ils étaient baptisés de leur année de mise en service. 1896 correspond parfaitement à la période tout en incluant malicieusement ''96'', pour ''APS type 96''.
20 Février 2012...
Les anneaux sont finis ! Putain, 20 heures que je lime...




Le scope extender est un test réalisé à la va-vite à grands renforts de duct tape !



22 Février 2012...
Aujourd'hui au menu, l'embouchoir, réalisé dans de la tôle de laiton de 2 mm brasé à l'étain :




J'en profite aussi pour coller deux écrous dans la crosse pour fixer la plaque de couche... à défaut de ne pas avoir trouvé des inserts à visser :

12 mars 2012...
Toujours dans la phase expérimentale en ce qui concerne le scope extender, quelques tests sont réalisés via un collier en bronze, mais je peux vous dire dès à présent que cette idée sera abandonné par la suite... Malheureusement, à cette date, je pars pour 6 mois de stage loin de mon atelier, et le projet va dormir de nouveau de nombreux mois.
14 novembre 2012...
Le projet a débuté il y a déjà plus de 2 ans... De retour de stage, je me suis attaqué au puits de chargeur, en réalisant une cage en acier : moi qui soude comme un pied, je ne suis pas mécontent de mon travail, vu la faible épaisseur de la tôle. Une fois en place, collé, voila ce que ça donne vu de dessous. Il faut encore poncer tout ça pour que la jonction bois-métal soit parfaite (et éviter que la poussière noire vienne se coller sur les traces de colles...) :

Vu de dessus, c'est déjà plus propre. A noter que cette pièce renforce au passage la crosse !

Le dégagement à l'arrière permets l'accroche des chargeurs via le petit ergot au cul des chargeurs :

Maintenant, les chargeurs tiennent très bien en place, aucun jeu ! Ils sortent pas trop mal, mais ne s'éjectent pas totalement tellement l'ajustement est précis ! Par contre, à l'avant, ils dépassent un peu (alors qu'ils sont tangent à l'arrière). Il va falloir que je raccourcisse le mag catch pour éviter de perdre accidentellement des chargeurs. Au passage, vu l'épaisseur des coques, je vais polir/arrondir une paire de chargeurs, ça devrait rendre le truc un peu plus esthétique.



Au final, le résultat est plus propre que ce que je voulais faire au début (puits de chargeur 100% usiné dans la masse du bois).
16 novembre 2012...
On passe maintenant aux organes de visé ! Le quidon est taillé dans un bloc d'alu de 10 mm d'épaisseur. C'est une tête de pointe qui fait office de partie mobile du guidon. Une vis en m3 vient la bloquer par l'avant. Il est ainsi possible de régler la hausse par l'avant.


Le garde main a été troué pour la laisser passer. A l'heure actuelle, le collage sur l'extension de canon-externe est en train de sécher. Il faut encore travailler le bois à ce niveau.


Quand à la mire, c'est elle qui sert à régler la dérive latérale. L'équerre dans laquelle elle a été taillé comporte un trou oblong qui permets ce réglage. Vous noterez que ce sont les mêmes vis qui permettent le réglage avant et arrière.


18 novembre 2012...
Aujourd'hui est un grand jour... J'ai fini le projet ! Enfin, fini, manière de parler quoi ! Disons que dans l'état actuel, je lui monte un canon sur le hopup, et la réplique est fonctionnelle ! Il me reste donc maintenant de nombreuses heures de ponçage-polissage-huilage... Mais si tout se passe bien, le weekend prochain, ce sera bon. La réplique sera alors prête pour aller faire un tour chez Renan pour recevoir les éléments en cuir quivontbien... La suite en photos...
Pour le bloc détente, je me suis servi du prototype des versions 3 de mes blocs "de série", d'où les perçages qui ne servent à rien, et la finition à revoir ! Par contre, au niveau de la détente, je me suis fait plaisir ! Elle est taillé dans de l'alu de 5 mm d'épaisseur. Le spring guide stopper est aussi spécifique : c'est un modèle court qui ne dépasse pas du tout.


Voila le bloc sur le receiver. Pour pouvoir retirer le spring guide stopper, je l'ai taraudé au cul en m3. De cette façon, en lui vissant une vis, on peut le sortir, et ainsi enlever la culasse sans avoir à démonter le bloc au complet.



Je me suis aussi fait plaisir sur les marquages ! On retrouve un "1896" sur la partie supérieure du receiver.


De même que sur la plaque de couche, en version XXL cette fois ! L'autre poinçon appartenait à mon arrière grand père, forgeron de son état. Pour le coup, le poinçon est d'époque ! Vous noterez que que cette pièce mérite un GROS travail de finitions...

Autre pièce qui manquait jusqu'à présent : les bouchons de tourelle de lunette. On a un savent empilage de : écrou laiton (une trouvaille sympa), rondelle bronze, bouchon en liège, vis m6. Le bouchon en liège vient parfaitement boucher les extension de tourelle en tube laiton.



J'en arrive aux pièces qui ont occupé tout mon vendredi après-midi ! Les boucles de sangles sont composé d'un maillon de chaîne, et d'un rondin d'acier percé à 4 mm. Souder un cylindre sur un cylindre, c'est vraiment la misère ! Déjà que je soude comme un pied, alors là, je ne vous raconte pas ! J'ai du refaire ces pièces au moins 3 fois... Le résultat n'est pas très esthétique, mais au moins, ça sera solide ! (On se console comme on peut !). La pièce qui permet la fixation de la boucle sur la crosse a été réalisé dans une tôle de laiton de 2 mm d'épaisseur. Elle est vissé directement dans le bois.

Je vous passe le travail au niveau de la grenadière, le résultat est tout aussi moche...

Dernière modif' du jour au niveau de l'embouchoir. Jusqu'à présent, il tenait par simple emboîtement sur le bois. Honnêtement, ça tenait très bien, mais pour me donner bonne confiance, j'ai fait un petit trou taraudé en m3, et percé un petit trou dans le bois, en face. De ce fait, en vissant une petite vis, on empêche que l'embouchoir ne "saute" accidentellement. C'est tout de même plus mécanique.

Et voila les photos de l'ensemble :









Il ne me reste plus qu'à sortir le papiers de verre...
20 novembre 2012...
Vous savez ce que l'on dit ? "Je ponce, donc j'y suis !" ^^ Les finitions ont été faites au p220. Ce n'est pas forcément un grain très fin, mais la technique du poncé huilé fait que l'on re-ponce par la suite, je me suis donc arrêté à ce niveau là.


Si j'en avait eu la patience, il aurait fallu insister un peu plus sur certains défauts, comme ici au niveau de la poignée. Mais honnêtement, je n'en avais plus le courage ! Une après midi complète de ponçage, c'est usant !



Bref, il faut donc passer à la teinture ! Un chiffon propre (en l’occurrence une vielle chaussette), du brou de noix, et c'est parti ! On frotte le bois énergiquement, et le bois prend la teinte très rapidement. A noter que le bois sèche très vite.




En une heure, le brou de noix est totalement sec. Voici le résultat le soir, après deux couches (ce qui est beaucoup ! Pour une teinte moins foncé, prévoir une seule couche, voir une couche dilué à l'eau !). Le rendu est pour l'instant mat, et le bois recrache les impuretés par ses pores, ce qui le rend à nouveau rugueux au touché.


On passe maintenant au poncé-huilé. Il faut pour cela préparer un mélange composé de 70% d'huile de lin, et de 30% d'essence de térébenthine. Je le stocke dans un petit bocal que je passe au micro-onde afin de le faire tiédir. On imbibe de la paille de fer 000 (finition), et on ponce la crosse dans le sens du bois. Attention, si vous insistez trop (en particulier sur les arrêtes), vous allez éclaircir le bois. Comme je tenais à avoir un rendu bien sombre, je n'ai pas trop insisté sur la paille de fer, et je l'ai laissé tombé pour la deuxième couche, ce soir. Le résultat commence déjà à être très sympa.

Mais de près, il faut encore bien boucher les pores du bois. Dans cette optique, je passerais deux couches de cire d'abeille après les 5 couches d'huile.

Passer une couche d'huile, c'est 30 minutes maximum. Du coup, en attendant, je m'occupe des finitions des parties métalliques. Je m'étais promis de ne pas avoir un seul centimètre carré de peinture sur la réplique, ce sera presque le cas ! Le canon externe n'est pas du tout visible une fois la réplique assemblé, mais par principe, je l'ai donc poncé.

Pour la rallonge de canon et le support de mire avant, même traitement ! On enlève les grosses rayures au p80, puis un 2nd passage au p120, un 3ème au p220, un 4ème au p600, un 5ème à la paille de fer 000, et une finition au polish métaux. Les photos rendent assez mal hommage à mon travail : la moindre rayure ressort énormément sur les photos... traître d'appareil photo !

C'est particulièrement le cas sur le receiver... De toutes façons, je vais y revenir à celui ci !



Le résultat sur l'endcap est bluffant ! On croirait presque du chrome.

Pour la partie supérieure du boitier de culasse, c'est déjà mieux !

Les pièces qui sont interne à la mécanique restent par contre mattes, comme pour le support du levier d'armement.

L'embouchoir mériterait aussi un petit coup de polish supplémentaire.

Enfin, je vous ai gardé la meilleure photo pour la fin ! A force de jouer avec l'éclairage, j'ai finis par faire une photo qui rend parfaitement bien le rendu de la plaque de couche (et d'autres pièces d'ailleurs !). L'effet miroir est impressionnant ! Je ne sais pas encore comment je vais camoufler ça en jeu... Certainement à grand coups de bandes de jutes !


26 novembre 2012...
La réplique est finie ! Mais avant de l'assembler, voilà un petit résumé des différentes pièces...
On commence par la finition des pièces aux quelles je n'avais pas encore touché. Le fond de magasin a donc été polis (photo flou, mais le rendu miroir ressort bien sur la photo).

La première pièce que j'ai faite, voila grosso modo deux ans !

Si on me demande de quelle pièce je suis le plus fier sur cette réplique, c'est certainement les anneaux de montage ! Un vrai travail de furieux à la lime, 20 heures de boulot... Si j'avais su que cela aurait été aussi long, j'aurais peut être "triché"...

La grenadière n'est pas super bien finis, mais en position, on n'y voit que du feu !

Ça, c'est l'exploit d'hier ! Un petit bronzage à l'ancienne. Honnêtement, sur de petites pièces, c'est vraiment facile à faire. On rempli un récipient MÉTALLIQUE d'un fond d'huile (j'ai pris de la vielle huile moteur bien épaisse), suffisamment pour que les pièces à bronzer puissent y baigner totalement. Ensuite, au chalumeau, on porte les pièces au rouge cerise, et on les trempe dans l'huile. Il ne reste plus qu'à laisser refroidir, puis essuyer ! Les reflets bleutés sont vraiment impressionnant, ma photo, moche au possible, ne lui rend pas hommage. Petit conseil au passage, lors de la trempe, prévoir un bon gros chiffon à porté de main : sous l'effet de la chaleur, mon huile s'est spontanément enflammé. Couvrez le pot pour éteindre le feu.

Passons à l'interne. Au niveau du kit cylindre, en attendant des pièces digne de ce nom, nous avons un cylindre Well, tout comme la tête de cylindre et le piston. L'étanchéité de dernier a été revu en comblant en partie la gorge du joint torique avec une fine bande de scotch. C'est pas génial, mais c'est déjà beaucoup mieux ! Le spring guide est un modèle home made usiné à 100% dans du téflon massif. Quand au ressort, c'est le modèle de camion du kit ACM. Résultat des courses, 544 fps (à la 0.20) de moyennes, +/- 6 fps. Avec une puissance de 2.75 Joules, il faudra revoir la copie pour le sortir en jeu. Le bloc détente reste très souple malgré la puissance. En attendant le baptême du feu, je vais pour le moment me faire plaisir sur cible dans cette configuration.
On passe à la partie hopup canon... Là, par contre, on va mettre le paquet ! Hopup PDI, joint hopup Prometheus hard, et canon 6.02x650 Guarder... En laiton, bien entendu !

Les spacers barrels sont usinés dans des bouchons de vin synthétique. Pour éviter qu'ils ne glissent lors de l'installation dans l'outer, je les maintient en position avec du scotch noir. L'avant de l'inner est maintenu par l'extension de canon, alésé à 8.60 mm (contre 8.55 pour le canon), ce qui explique la position un peu reculé les spacers.

Pour la petite histoire, le bloc hopup vient d'un vieux stock, et j'avais égaré la bague de centrage avant, que j'ai refait dans un petit rondin d'acier, en le tournant sur une perceuse... Vu l'épaisseur de la pièce (la partie qui est emmanché dans le bloc), c'était assez acrobatique !

Je viens de me rendre compte que je n'ai pas pris des photos de la crosse fini, non monté ! Mais pour la recette de cuisine, c'est simple, 5 couches d'huile de lin mélangé avec 30% d'essence de térébenthine (une toutes les 24 heures), puis deux couches de cire spécial vieux meuble, teinte noyer, et un dernier coup de chiffon pour lustrer tout ça ! A ce stade là, on peut passer au montage ! Ô joie, ô bonheur ! Bon, j'ai quand même eu une déconvenue très râlante ! Au niveau du puits du chargeur, j'avais longuement calculé mon coup pour que le chargeur tiennent parfaitement, et s'éjecte sans soucis. Mais les essais avaient été fait avec un hopup d'origine. Hors, c'est le hopup qui maintient le magcatch. Lors de mon premier essais avec le hopup PDI, impossible de fermer la culasse ! La tête de cylindre butait contre le hopup, et il manquait à peut près 1 mm pour que tout rentre dans l'ordre. Du coup, re-démontage, et modification légère de l'outer pour ovaliser les trous de fixation du magcatch. En reculant légèrement l'outer, je peux maintenant refermer ma culasse parfaitement. Mais comme le magcatch est 1 mm plus loin, les chargeurs ne tiennent plus à l'arrière... Du coup, fabrication d'une petite plaque pour combler le truc. A l'heure actuelle, je ne suis toujours pas satisfait à 100% du résultat. Il faut que j'y revienne. Bref, passons ce détail énervant pour en venir au résultat final !

4391 grammes de bois, de laiton, et d'aluminium ! (Je vous passe sous silence le reste !). Le poids reste très contenu pour un bolt de 135 cm ! Tout ça s'explique par plusieurs choses : déjà, le bois, ce n'est pas si lourd que ça ! Qui plus est, sur cette crosse, il n'y en a pas tant que ça (poignée fine, garde main presque entièrement creux, etc...). Ensuite, la lunette est toute petite, et pour finir, le receiver en zamac (ce zamac chinois, c'est pas du plomb, mais ça reste super lourd !) a été pour le moins amaigris à grands coups de scie ! Du coup, en comparaison de mon AWM, je gagne plus d'un kilo. De quoi envisager sérieusement de l'emporter sur une grosse OP !





La cire teinté fait des miracles ! L'ajustage au bois n'étais pas extra du tout au niveau de la plaque de couche, mais lorsque la cire rempli les vides, miracles, tout semble de suite beaucoup plus pro !

On passe aux gros plans. Si je devais re-dessiner une pièce ici, ce serait les anneaux de montage, de manière à abaisser la lunette de presque 5 mm.


Au niveau du fond de magasin, même histoire que pour la plaque de couche : merci la cire teinté !

Sur les dessins, il était prévu que le canon dépasse un peu plus. Je n'ai jamais compris comment je m'y étais pris pour me tromper de plus d'un centimètre !

La baguette, toujours à porté de main.


Gros plan sur le puits du chargeur. Le magcatch est la seule pièce "visible" a avoir conservé de la peinture.

Les anneaux de sangle :



Gros plan sur le guidon et la bouche :

et la culasse avec son levier d'armement en bronze :

8 décembre 2012...
Je viens de confier le bébé à Renan qui va s'occuper de réaliser un cheekpad, une sangle et des bonnettes de lunette, le tout en cuir, bien entendu !
16 février 2013...
Voilà plus de 2 ans et demi depuis que le projet a commencé ! Le Mle 1896 est de retour à la maison, et cette fois, c'est fini-fini-fini ! Renan a réalisé un superbe travail, je vous laisse admirer le résultat :











Et pour finir, un petit rappel des different dessins :

Morale de l'histoire... Quand vous vous lancez dans un projet comme celui ci, prenez votre temps... Je vais même vous citer François 1er : "Celui qui se soucie de finir les choses n'entreprend rien..."
11 Juin 2019...
L'un des détail de ce custom que je n'ai jamais vraiment aimé, c'était mes bouchons de tourelle fait à la va vite avec des bouchons en liège et de la visserie en laiton.


Un bouchon qui sert de bouchon, jusque là, rien de bien choquant, mais j'aurais aimé transformer ma lunette pour avoir des réglages rapides, sans outils. Le truc, c'est que pour faire ça, il me fallait un tour et les connaissances pour s'en servir... 7 ans plus tard, c'est le cas ! Bon, la réplique étant un peu loin de chez moi (un peu...), j'ai profité de ma dernière visite dans ma chambre d'ado pour prendre quelques mesure... Il était grand temps de faire du copeau ! L'idée, c'est d'avoir des "sortes de petits tournevis en permanence emmanchés dans les tourelles". Ce n'est pas très clair comme ça, mais ça le sera plus tard avec les photos !

On commence avec un rondin de 32 mm de laiton. Dressage de la face, et rectification du diamètre.

Moletage du diamètre externe... J'adore cet outil !

Quelques repères grossiers pour ne pas déborder...

Et on tombe le diamètre externe juste sous les 23 mm pour que ça puisse rentrer dans mes extensions de tourelles.

Dressage des faces, et usinage d'une gorge pour accueillir un joint torique qui servira à retenir la pièce par friction dans l'extension de tourelle.

On coupe la pièce en prenant bien soin de ne pas retirer le brut du mandrin.

Et on recommence pour la seconde tourelle...

Il faut maintenant retourner les pièces pour usiner l'autre côté.

Mais pour ça, il faut protéger le moletage pour éviter de l’abîmer, avec un mord improvisé dans un tube d'aluminium. La concentricité n'est pas exemplaire, mais ce n'est pas très important pour cette pièce.

Perçage à 4 mm.

Pour faire les "tournevis", je pars de pins "knurlés" de 4 mm. C'est un acier trempé, idéal pour faire un petit outil. Et du coup, ça se travaille à la meuleuse, au touret, et au papier de verre.

Voilà les tournevis finis et les molettes : vous voyez où je veux en venir maintenant ?

Emmanchement en force.

Et voilà les molettes de tourelles terminés. Je vais certainement jouer avec la gravure laser pour ajouter des marquages. Tests prévus dans une dizaine de jours.
Un autre détail que je voulais réparer, c'était la baguette de nettoyage :

Je l'avais cassé en jeu... Il était temps de passer sur un modèle acier, mais toujours avec une petite poignée en laiton :

On part d'un brut un peu gros... Je n'avais rien de plus fin sous la main.

Usinage d'une face presque terminé.

Et après un montage en force dans une baguette de 5.5 mm, c'est fini ! Là aussi, tests prévu dans une dizaine de jours, affaire à suivre donc !
13 juin 2019...
Je n'ai pas pu m’empêcher de faire mumuse avec la gravure laser... C'est super addictif comme outil ! On commence par un peu de dessin vectoriel sur le logiciel de gravure :

Et après quelques tests, on balance la sauce, à pleine puissance, vitesse lente, 10 passages, histoire de graver bien profondément :

Après un peu de nettoyage au papier verre fin, et un peu de polish, le résultat est à la hauteur des attentes !


Et enfin, un peu de maths pour finir... Pourquoi 5 mm à 72 m ? La lunette d'origine est gradué en 1/4 de pouce à 100 yards... ce qui correspond à 6.35 mm à 91.44 m ! Vive le système impérial ! Dans mon délire, hors de question qu'un fusil steampunk utilise un système impérial, du coup, il a fallu convertir ça en quelque chose de plus... logique ? ^^
Je résume : 1/4" à 100 yards = 6.35 mm à 91.44 m = arctan(0.00635/91.44) = 0.00397887...°
Or je vous invite à faire le calcul vous même : 5 mm à 72 m = arctan(0.005/72) = 0.00397887...°
ce marquage de "5 mm à 72 m" est la fraction irréductible de cet angle, et n'est donc pas fantaisiste du tout. Qui plus est, 72 m, c'est une distance de tir airsoft, et 5 mm, c'est facile à se représenter. 100 clics = 50 cm à 72 m.

1er juillet 2019...
Je n'avais toujours pas pris le temps de vous montrer les photos des tourelles en place sur la réplique... Voilà donc ce que ça donne, et oui, c'est parfaitement fonctionnel !




3 Septembre 2022...
J'ai eu la bonne/mauvaise (je vous laisse décider par vous même) idée de prendre cette réplique à l'ergonomie... discutable au Swiss Sniper Challenge 2022, en catégorie FR. Pourquoi la catégorie FR ? Parce que déjà, avec le cylindre en aluminium d'origine, le spring guide en plastique d'origine, et un bloc détente dont je ne suis pas très fier, viser les catégories de puissance élevé, c'était du suicide, l'objectif de base étant de finir la compet'. Ensuite, on m'avait annoncé au départ que 4 joueurs dans cette catégorie : c'était donc la possibilité de ramener un trophée sans trop forcer ! (bah quoi, je suis comme tout le monde, je suis fainéant !) . Bon, au final, on était 7 en catégorie FR, dont Panchoa (qui gagne aussi régulièrement qu'une horloge suisse), Leblond, ZhenJi, etc... Bref, pour le trophée, c'était mal parti.
Au final, la pluie a fait beaucoup de dégâts, Leblond a du abandonner, et de mon côté, si j'oublie les sessions 2 et 6 (ne parlons pas des choses qui fâchent) la réplique a été très précise avec beaucoup de portée tout au long de la compétition. Je me paye même le luxe de placer la cible la plus lointaine de la compétition avec un 82 m en PAR 2. Comme je m'y attendais, Pancho' était intouchable (je n'aurais jamais du te vendre ce hopup








Merci à Mino & Hannibal pour les photos.

21 aout 2023...
Le bloc détente qui équipait jusqu'à présent le Mle 1896 était... douteux ! Basé sur des carters expérimentaux en alu, avec un système de rappel à bout d'élastiques découpés dans de la chambre à air de vélo et maintenus par des morceaux de cure dent (100% véridique !). Bref, j'ai eu très peur en Suisse l'an dernier que le bloc ne me lâche en pleine compétition, chose qu'il a eu le bon goût de ne pas faire. Ne souhaitant pas trop jouer avec la chance, j'ai donc refait un bloc détente que je qualifierais "d'agricole", au sens noble du terme : solide, simple, conçu pour durer !











J'ai profité de la réalisation de ce bloc pour faire une petite vidéo (en anglais) :
Voilà le post original, avant la mise à jour du 17 septembre 2017 :
Code : Tout sélectionner
Bon... Je me trouve dans une situation délicate... Mes bolts sont maintenant tous plus ou moins abouti (éxtérieurement), et du coup, je n'ai plus de projet à long terme sur les mains ! Il va faloir que ça change ! Surtout que j'ai (en pièces) 2 mécaniques de type 96 (pour changer...) sans crosse à la maison ! Pour ne pas mentir, j'avais déjà un projet (réplique d'un fusil moderne), mais comme celui ci risque d'être long et délicat, je le garde au chaud pour plus tard. d'où mon envi de me lacher complettement sur un bolt ultra délirant ! Ayant toujours eu un faible pour l'héstétique steampunk, j'ai craqué cet aprem : c'est décidé, mon futur snipe sera "oldschool" !
Le steampunk, c'est quoi ? pour faire simple, c'est un univers alternatif, ou la révolution du pétrole n'a pas eu lieu. La principale source d'énergie est donc la vapeur (steam en anglais). Cela donne un univers où les grosses machines à vapeurs sont homniprésentes ! la moindre machine est complexes, pleine d'engrenages, très grosse, bruyante... etc. L'électricitée reste confidentielle, et les matériaux principalement utilisés sont le cuivre, le laiton, le bois, le fer, la fonte et la pierre/brique. D'où une esthétique qui a inspiré de nombreux écrivains et réalisateurs de films/jeux vidéos. je vous conseille de lire l'article relativement complet de wikipédia sur cet univers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Steampunk
Pour vous faire une idée rapide, le steampunk, c'est ça :
[img]http://letourduweb.fr/wp-content/uploads/2009/05/steampunk-guitar.jpg[/img]
[img]http://www.friedpost.com/wp-content/uploads/2008/10/steampunk-monocle.jpg[/img]
[img]http://steffmetal.com/wp-content/uploads/2010/01/Steampunk_5_by_KatBretPhotography.jpg[/img]
[img]http://farm4.static.flickr.com/3425/3302172693_83ff767d16.jpg[/img]
[img]http://blog.makezine.com/spc.jpg[/img]
[img]http://jumpthewallsandrun.com/zach/blog/wp-content/uploads/2008/08/steamcar.jpg[/img]
L'idées est donc de partir d'une mécanique de type 96, de méchament charcuter le receiver, de lui coller une crosse anglaise à fut et garde main long, plaque de couche et pontet en laiton, embouchoir/grenadière en cuivre, et pour couronner le tout, lunette de visée home made de ce type là (mais fonctionelle) :
[img]http://files.turbosquid.com/Preview/Content_2009_07_13__20_45_21/mk1prev1.JPG5767d84b-562e-425c-9851-101ac95f37b7Large.jpg[/img]
Sauf que pour que la lunette soit fonctionelle, il faut au minimum 4 lentilles ! Bref, je m'arette là pour le moment, et je file scaner mes premiers dessins. Le projet est encore très ouvert, je serais donc à l'écoute de toutes vos remarques.