Vous noterez que certains passages sont entre crochets : ce sont les commentaires hors role-play du récit.
Champ de Pavot 2 : 45 heures dans la peau d'un sniper Afghan.

Vendredi 14 aout 2009, 15:30, Afghanistan, non loin de la frontière Iranienne. Avec Noctu, mon binôme sniper, nous venons d'arriver à notre nouveau village.

Notre village de tente en cours "d'assemblage".
Aussitôt sur place, Yaya, mon chef de village, viens me voir. Visiblement, il faut que l'on se prépare ! Les Américains sont chez nous, et mon groupe de tireurs d'élites va avoir une mission pour la soirée, je n'en sais pas plus pour le moment. Avec Noctu, on se dépêche de monter la tente, puis rapidement, on passe au camouflage avec les moyens du bord. J'ai préparé pour moi-même et pour lui une base en filet sur laquelle nous allons attacher de la végétation locale. Je dispose d'une faucille, et je pars dans la nature couper de l'herbe, des branches de buis, et tout ce qui me passe à portée ! Itchysnail et d'autres villageois viennent nous aider dans la tâche.

Noctu aprouved ! Comment ça y'a personne sur la photo ?

De derrière, c'est plus visible ? ^^
Groquik et Terranhunt, les deux autres membres de mon équipe, en vieux loubards, travaillent seuls, en insistant moins sur l'herbe, mais plus sur les branches.
[Vers 19:00, Disxman vient nous briefer sur l'OP. Briefing qui a dû ressembler à ce que vous avez entendu, quel que soit votre camp, à quelques détails prêts. Il nous dit à son tour que nous serons les premiers à partir en mission... Et nos ghillies qui ne sont pas encore tout à fait prêtes...]
20:00, Yaya me convoque dans sa tente de chef de village, et me donne mes ordres. Les Américains viennent d'arriver, et on va d’entrer leur montrer notre point de vue sur leur présence ici ! Après tout, c'est à cause d'eux que nous avons dû quitter notre premier village, trop prêt des combats pour la sécurité de nos familles. Mais là, impossible d'aller plus loin, nous sommes déjà à la frontière Iranienne !
La mission est simple, il faut profiter du discours que le chef Américain va prononcer pour nous infiltrer à proximité de leur camp, et, à la fin de celui-ci, le descendre, lui et ses chiens de soldats ! Pour la sécurité de nos hommes, on tire quelques coups, puis, profitant de la pagaille générée, on dégage rapidement dans la pénombre... Je rejoins mon équipe, et je leur transmets les ordres. Groquik servira de liaison radio avec Yaya, et Noctu sera notre médecin.
En vitesse, on finit nos ghillies, et vers 21:15, on part en mission, la nuit tombant sur les terres arides du nord du pays. La tension est palpable... On sait que leur camp est vers le sud, mais on n'en connait pas l'emplacement exact.

Noctu aide Terranhunt à enfiler sa ghillie.
On finit par arriver dans un grand champ. Je demande à Groquik de contacter Yaya pour que celui-ci sache où en est notre progression. La réponse est rapide : « Prenez position, et attendez les ordres. » Notre équipe se disperse sur une centaine de mètres à la lisière du champ, et tout le monde se met en position de tir. La nuit tombe maintenant sur nos épaules. La vision devient très difficile. Durant l'attente, je me dis que la mission a dû être compromise, et que nous sommes trop en retard. Mais une bonne grosse ½ heure plus tard, Groquik nous transmet un message de Yaya, il faut reprendre la progression ! Heureusement pour nous, en approchant, le son produit par le groupe électrogène du camp d'infidèles ne trompe pas : nous sommes sur la bonne piste ! Quelques minutes plus tard, j'ai le camp en visuel, fortement éclairé par des spots. Je dis à mes gars de se disperser autour du camp, et d'attendre la fin du discours pour tirer. De nuit, il est très dur d'estimer les distances. Avec le recul, j'étais à un peu plus de 40 m, certainement 50. J'observe dans ma lunette la scène. Un homme semble être le chef, puisque c'est lui qui baragouine dans son patois une soupe que les autres écoutes sans broncher. On reste un bon quart heure en position...

Les marines écoutent sagement le briefing.

Ils ont l'air assez confiant non ? Cela ne va pas durer...
Puis, le chef semble saluer ses hommes. J'attrape ma radio, et je lance un truc du genre : « De master pigeon à team pigeon, ordre d'ouvrir le feu ! ». Visiblement, les soldats US n'ont pas compris le geste de leur chef, car celui-ci recommence, pour avoir une réponse de ses soldats. J'entends un coup de feu sur ma droite, ce doit être Noctu qui a ouvert le bal ! Je presse à mon tour la détente ! C'est Suisse qui viens de tomber.

Mais ça vient d'où bordel !?!
C'est la débâcle du côté US ! Les chefs crie des ordres dans tous les sens, et les cibles se mettent à courir aux 4 coins de la base. [Franchement, je ne sais qui a crié « Éteignez moi ces putains de lampes, on nous tire comme des lapins ! », mais il était dans le vrai !]
Il devient impossible d'obtenir quelque chose de bon, surtout qu'un gros spot lumineux m'est passé 2/3 fois sur la figure, et que ma vision de nuit s'en ressent ! A travers ma lunette de tir, c'est équivalent à se prendre un flash d'appareil photo en pleine face de nuit... Bref, je vais me contenter de 2 américains pour le moment, je dégage !
La situation devient vraiment critique, car en 2/3 minutes, les premières patrouilles commence à cerner la zone ! Comme mes 3 complices, je décampe vite fait en courant dans l'obscurité ! J'oblique rapidement vers l'est, et je prends position sur les hauteurs, en me délectant du spectacle... Le coup de stress est là, mais la vision du carnage, et, surtout, les cris des chefs dans tous les sens me fait dire que la mission est pour le moment une réussite.
Je tente de contacter mon équipe par radio plusieurs fois, mais c'est toujours sans réussites. Je reprends ma progression vers ce qui me semble être le nord, et, en effet, je retombe à la lisière du grand champ. Courbé sous ma ghillie, j'en longe un bord en marche rapide, lorsque soudain, je repère 4 spots rouges qui ondulent comme un serpent en progressant lentement. C'est franchement flippant ! De là, impossible d'estimer la distance, mais au vu du groupement de ces quatre points rouges, ils ne sont pas tout prêt. J'arme mon bolt, et je tire une première bille... Aucune réaction. Je recommence en corrigeant de 2 dots et demi, ce qui me donne mon max de portée utile, soit un bon gros 70 m... Toujours rien. Je me roule en boule sous ma ghillie, et j'attends que les 4 fantômes disparaissent comme ils étaient apparus.
Je reprends la progression, en chutant une fois. De rage, je lance dans la radio : « Faites gaffes où vous mettez les pieds ! » Mais la radio reste affreusement silencieuse.
Au bout d'un long moment, je tombe sur une clôture en barbelés. Je ne suis pourtant pas à la frontière iranienne ! Je me mets donc en tête de longer cette clôture. Les minutes passent, et cela ne donne toujours rien de bon. Et toujours aucuns contacts radio. A ce moment-là, je me dis que je dois être le seul de mon équipe à gambader dans la nature, et que mes coéquipiers sont soit mort, soit capturés.
Je reprends donc ma route plus concentré que jamais. Des bruits de feuillage me mettent en alerte ! Il y a du mouvement dans le coin ! Doucement, je pose genou a terre. Une masse sombre progresse sur mes 3 heures. Il est vachement proche le bougre, 10 m, tout au plus...
Ni une ni deux, je me lève brutalement, et je lâche un « Si t'es pas pigeon t'es mort », en braquant mon fusil dans sa direction. La cible à l'air vachement surprise, et elle bredouille : « C'est... C'est quoi pigeon ? » [Pigeon étant l'indicatif de notre groupe]. Puis, après un petit temps mort : « Je suis Afghan ! ». « Éric ? Putain, Pigeon, c'est nous ! ». Mon contact, c'est Terranhunt ! On se rapproche, et il me résume sa situation : tableau de chasse, parcours nocturne, et notre rencontre.
Je suis franchement rassuré de ne plus être seul dans la nuit Afghane. On se met donc en tête de rejoindre le village. Si Noctu et Groquik s'en sont sortis, ils ont dû prendre la même décision ! On progresse un moment, mais ce barbelé nous coupe toujours la route. La nuit devient de plus en plus calme, les patrouilles US ont dû rentrer à la base pour la plus part.
Le temps passe, et on finit par avoir un contact radio ! Enfin ! J'apprends, ravis, que Groquik et Noctu ont fait le contact ! On est tous en vie, et personne ne s'est fait repérer... Après un long moment d'hésitation, on finit par reformer notre groupe de 4 ! C'est tout con, mais c'est une vraie victoire dans cette nuit si sombre ! On tente un check carte, mais comme on ignore notre position réelle, et que la carte n'est pas orientée, on reste plus ou moins aussi con qu'au départ ! Terran nous annonce qu'il a un GPS, mais dans la précipitation, il n'a pas rentré les coordonnés du camp...
On finit par avoir Yaya à la radio, et celui-ci nous dit de progresser vers le Nord. Mais nous tournons en rond, on retombe toujours à proximité du camp US, où le groupe électrogène continue de masquer notre progression. Comment rentrer ? Par où ? En plus, Groquik qui s'était foulé la cheville la veille souffre en silence, mais il faudrait le préserver un peu si on veut compter sur lui par la suite. Vers 01:00 (mince, on est déjà samedi !), après avoir débattu un moment, on prend la décision de cacher le matos à une centaine de mètre du camp US. On pose donc les bolts, les brelages, et on recouvre soigneusement le tout par nos ghillie. Voilà une planque idéale.
Terranhunt note la position GPS de la cache, planque l'appareil répréhensible sous sa pakol, et nous voilà parti, en « fermiers Afghans », direction le camp US. Je soutiens Groquik par l'épaule, qui progresse à cloche pied. Notre plan est simple, on approche du camp US en prétextant que l'on s'est perdu (ce qui n'est pas totalement faux...) que Groquik c'est fait mal (ce qui est aussi vrai), que l'on a soif et froid...
A 50 m du camp, on se met à gueuler pour se faire repérer. Ce serait dommage de se faire défourailler par une vigie à la détente facile... Rapidement, une explosion de spots lumineux nous éclaire ! C'est le soleil de minuit au beau milieu de l'Afghanistan ! Un soldat crie aussi fort qu'il le peut « Stay back ! Stay back ! ». Je continue de soutenir Groquik. Toujours ces spots dans la figure. Avec ma main libre, je me protège comme je peux de la lumière aveuglante.
Un soldat fini par approcher, pistolet au poing, protégé par ses pairs. Il nous sépare, et me fouille. Je lui indique la poche où se trouve ma carte d'identité. Tant bien que mal, je tente de lui expliquer que Groquik a mal à la cheville. Je finie par me faire comprendre [le role-play voulait que nous ne parlions pas anglais, si ce n'est 2/3 mots, et que les américains ne parlaient pas notre dialecte], on me donne même à boire. D'un œil anxieux, j'observe Terran se faire fouiller. Les soldats ont l'air en confiance avec nous. Tant mieux, personne ne pense à regarder sous sa pakol, et le GPS reste bien au chaud !

Petit moment de bluff devant le camp US.
Finalement, on nous fait rentrer dans la base. Discrètement, nous observons un peu mieux la disposition du camp. On nous fait monter dans un véhicule tout terrain blanc, et on finit par nous indiquer que l'on va nous ramener en voiture à notre village ! Réussite totale du plan ! 10 minutes plus tard, Groquik, soigné, nous rejoins, et la voiture se met en branle...
Le chauffeur [Suisse il me semble, ironie du sort, je l'ai touché il y a quelques heures !] nous laisse au village, qui est déjà bien endormi. Il nous quitte rapidement par là où il est venu : il est 02:00. J'informe Yaya du résultat de la mission, et de notre magouille pour rentrer en taxi. Ce n’est pas tout ça, mais il est grandement temps de manger ! Cassoulet à 2 heures du mat', rien de tel pour repartir sur de bonnes bases ! [Pas très « RS » un cassoulet en Afghanistan, mais bon, on fera avec !] Terranhunt nous prête son camping gaz, et on se retrouve tous en cercle avec quelques Afghans insomniaques pour leur conter nos exploits, mais aussi pour recruter...
Il est en effet impensable pour nous de laisser les fusils dans la nature cette nuit ! Et puis, éviter les patrouilles de nuit, c'est jouable, de jour, c'est une autre histoire ! De plus, Noctu vient de prendre ses médocs, et cela le laisse dans un état comateux. Groquik a sa cheville deux fois plus grosse que la mienne ! Il ne reste plus que Terran et moi-même d'opérationnel... Mais 4 bolts, autant de ghillies, plus les sacs à dos, il nous faut au moins une personne de plus pour pouvoir tout porter ! Yagana, notre charmante petite Afghane du village est insomniaque, elle se joint donc à nous avec entrain.
Il est décidé communément de longer l'Iran par la route frontalière. Cela nous donne l'opportunité de faire un saut chez les iraniens dans le cas d'une rencontre qui tournerais mal... Un alibi est élaboré pour notre balade nocturne : la chèvre du chef c'est égaré, et on doit impérativement la retrouvé ! On confie la radio et le GPS à Yagana, car elle ne peut pas être fouillé par les escouades 100%, masculines, et comme il n'y a que 2 femmes du côté US...
Notre petit groupe part donc vers le nord, pour rejoindre la route. Malheureusement, nous ne faisons même pas 20 m qu'une nuée de torche s'éclaire autour de nous. Décidément, cela devient une mauvaise habitude en ce moment ! Le village est encerclé ! Comble de la malchance, en tête de convoie, c'est une fille qui mène le groupe ! Là, je me dis que l'on est mal barré ! Un soldat nous fait signe de nous agenouiller. Terranhunt et moi-même obéissons rapidement. Yagana nous imite, puis se met à prier, la tête dans les genoux, [en simulant à la perfection une grande peur]. De cette manière, elle cache le GPS et la radio qui sont caché dans sa poche ventrale. La marines qui était censé la fouiller est vraiment déconcerté ! Et du coup, Yagana échappe à la fouille ! Ce n'est pas notre cas, mais comme nous n'avons rien de compromettant sur nous...
Un groupe de soldat commence à fouiller le village, pendant que le 10ème de montagne nous rassemble tous au centre du village. Certains se retrouve en calbut' dans le froid de la nuit. Et cela n'est pas rien, même en plein été, la température chute facilement à 5°C la nuit ! Un interprète commence à parler. Les Américains nous annonce alors qu'ils se sont fait attaquer par un groupe de snipers, et ils soupçonnent fortement que les attaquant proviennent de notre village. Du coin de l'œil, j'observe Groquik et Noctu qui ont le sourire au bord des lèvres...
La fouille commence, et rapidement, un soldat reviens avec des munitions [un bb-loader] dans les mains... Yaya prend la parole : « Quel est l'idiot qui a laissé trainé ça dans sa tente ! ». Itchy lève timidement la main... Et se fait embarquer ! Révolte générale dans le village ! Les insultes se mette à fuser contre les soldats ! La pagaille atteint un tel niveau, que les américains nous mette tous à genoux, en cercle, les mains sur la tête !

Itchy en mauvaise posture...
La fouille reprend... Et au moment ou les américains sont sur le point de partir, l'un d'eux trouve de la balle de snipe [une bouteille de 0,36 Blaster] dans la tente de Terran... Le genre de munition qui ne trompe pas sur l'utilisation que l'on en fait ! Catastrophe, c'est lui qui a le GPS... Et sans Terranhunt, pas de GPS, sans GPS, pas de fusils !
La révolte reprend de plus belle ! Avec Von-Richtofen, je ramasse quelques pierres, et lorsque nous sommes dans l'ombre, on vise les gilets des américains. Ces derniers se sentent tellement en danger qu'ils finissent par se contenter de cette maigre pitance... Alors qu'ils organisent leur départ, un Afghan me met un petit coup dans les côtes, et me passe le GPS ! Ouf ! Je ne sais pas comment ils s'y sont pris, mais c'est un coup de maitre.
Nous observons le départ anxieusement. J'espère que tout se passera bien pour nos frères Afghans. Quelques minutes plus tard, le temps de laisser les soldats s'éloigner du village, je rejoins Yagana. Il nous est à nouveau impossible de ramener l'ensemble du matos à 2 ! Je demande alors de l'aide à mes frères, et c'est un Afghan en sous-vêtements sérieusement énervé par le passage des américains qui nous rejoint. La loutre, c'est son nom, est mis au courant de notre plan. De peur de me faire à nouveau contrôler, je prends mes faux papiers. En effet, si l'on note à nouveau ma présence à proximité du camp US, cela pourrait paraître vraiment louche. Pour Yagana, la question ne se pose pas, elle n'a pas de papiers !
A nouveau, nous reprenons le chemin en direction du nord. Notre groupe de 3 progresse rapidement. Malgré les explications de Yaya, je ne suis pas sûr de savoir faire fonctionner le GPS. Je verrais bien une fois sur place.
Nous rejoignons rapidement la route, que nous suivons jusqu'au niveau du grand champ, et de « son pain de sucre » : un gros piton rocheux vertical. A partir de là, la progression devient risquée. Nous limitons nos échanges verbaux au strict minimum. Au bout du champ, à l'abri de gros buissons, je cherche à faire fonctionner le GPS, qui émet une lueur jaune un peu trop lumineuse à mon goût. Au bout de quelques minutes, et pas mal de tâtonnements, je comprends le fonctionnement de l'appareil. Nous sommes à 400 m de l'objectif.
Nous reprenons la progression en colonne, marquant de temps en temps des poses pour écouter attentivement les bruits qui nous entourent. A 200 m de l'objectif, il n'est plus question de progresser en ligne droite, nous avons en visuel les sentinelles qui montent la garde ! Il va falloir contourner un peu. Nous passons accroupis sous le faisceau d'un spot très puissant. Le GPS égraine les mètres, et, à 20 m environ, pour nous éviter un nouveau contour, nous rampons sous les buissons. L'appareil électronique ne se trompe pas, le matériel est toujours là. On arrivera peut-être à se débarrasser des américains sur notre sol, mais leurs satellites voleront toujours dans notre ciel étoilé.
Aussi silencieusement que possible, je retire les ghillies qui se sont enchevêtrés. J'explique brièvement à Yagana le fonctionnement d'un fusil à verrou, au cas ou elle est à s'en servir... La loutre semble plus familier avec ce type de fusil. Je lui confie l'APS-2 à Groquik, et je passe celui de Terranhunt à Yagana, qui a l'avantage d'être très souple à armer.
De mon côté, je prends le L96 de Noctu dans mon dos, ma ghillie et la sienne sur mes épaules, et mon fusil dans les mains. Mes deux complices se répartissent le reste du matos'. Un chargeur traine coincée dans le filet de la ghillie de Groquik, je le mets dans ma poche. Il est 03:00 bien passé, et alors que nous partons, le groupe électrogène du camp US est coupé. Plus de spots pour nous repérer, mais adieu la couverture sonore...
Le chemin du retour se fait sans problèmes, mais nous décidons de voyager au cap. Il serait en effet trop risqué de tomber sur une patrouille au niveau de la frontière avec tout ce que nous avons dans les mains ! Vers 04:00, nous arrivons au village, par le petit chemin du sud. Je préviens Noctu et Groquik, et, à ma grande surprise, Terranhunt est de retour parmi nous ! Celui-ci est heureux d'apprendre que son fusil est de retour au village !
La Loutre me propose une planque, à côté du piton rocheux qui domine nos tentes. Notre petit groupe reprend la marche une dernière fois. Le rocher est en effet un poste de tir idéal, de là, on couvre presque tout le village, excepté l'entrée nord, qui donne vers la frontière Iranienne. Suivant les conseils de mes camarades, on dispatche le matos' en deux groupes : celui de Terran et Groquik d'un côté, celui de Noctu et le mien d'un autre. Les deux caches sont à 3 m l'une de l'autre, mais c'est une sécurité supplémentaire ! On n’est jamais trop prudents...
Nous redescendons de notre piton rocheux, on échange quelques paroles, et je file finalement me coucher, en réveillant Noctu au passage ! Il est 04:30...
Samedi 07:30. L'agitation dans le village me réveille. Je suis congelé, mais étrangement, mes 3 heures de sommeil m'ont remis sur les rails pour une nouvelle journée d'action ! Je m'habille allongé, et je sors de la tente pour observer la cause de tout ce raffut. Tien, deux nouvelles têtes ! D'après ce que je comprends, c'est des Iraniens qui tente de nous refourguer toutes sortes de matos', au milieu duquel se trouve une belle ogive de 90 mm...
Perso, la seule chose qui m'intéresse en ce petit matin, c'est d'indiquer la position de la planque à Noctu, pour que je ne sois pas le seul pigeon (si vous avez suivi, vous comprendrez la blague...) a en connaître la position. Nous partons donc tous les deux, le ventre vide, au milieux du brouhaha, direction les hauteurs. A mis hauteur, Noctu me fait signe. Un boonie hat se découpe dans les rochers. Voilà un couvre chef pas très local. « Noctu, tu es cleen ? » « Oui, c'est bon. » « Moi aussi, j'ai ma carte d'identité dans la poche. Va prévenir le village, je monte les ralentir un moment ».
Me voilà seul à monter vers la silhouette, pendant que Noctu fait volte-face pour faire passer le mot. Rapidement, je me signale par un bruyant : « Biijour ! ». Un deuxième homme que je n'avais pas vu me fait signe d'approcher. Visiblement, j'ai à faire à des canadiens, leur camouflage a beau être efficace, il ne masque pas leur nationalité ! Pendant que le premier me braque avec son fusil, le second commence à me fouiller. Sur de moi, je lui indique la poche où se trouve ma carte d'identité. Celui-ci y plonge la main... Et en ressort le chargeur d'APS à Groquik que j'avais retrouvé in extrémis hier alors que l'on embarquait les ghillies...
Intérieurement, je me maudis 3 fois jusqu'à ma 12ème génération ! Mais étrangement, je me découvre un talent d'acteur. Je lui fait signe de la tête en le lui montrant, genre « ci pas à vous ? ». Lui me lance quelques phrases en anglais, mais comme j'avais pris Persan en deuxième langue, j'ai un peu de mal à comprendre...
Toutes fois, le contenu de leur discutions semble plus ou moins évident : l'un me braque, et l'autre me fait signe d'avancer ! Ils ont peut-être décidé de me remercier pour le cadeau que je viens de leur faire, et ils vont me ramener au village ? Nous descendons de notre position, et nous voilà parti vers le sud, par un petit sentier qui longe la clôture délimitant le champ de mine au nord de notre village [comprenez l'une des limites du terrain de jeu]. Nous nous éloignons quand même vachement du village ! Je me dis alors que si je veux avoir mon petit déjeuner, il va falloir décamper rapidement !

Pour votre plus grand plaisir, les fans de Céliiiiiiiiine !
Quelques minutes plus tard, nous traversons un barbelé. Je passe en tête, et, alors que le soldat aide son camarade a passer, j'attrape mon bâton de marche, et je tente de sonner celui qui me tourne le dos ! Malheureusement, c'est peine perdue, me voilà maintenant dans de mauvais draps ! On me confisque mon bâton, et la marche reprend.
Nous arrivons finalement au camp américain, où, sans trop de surprises, je suis conduis à la prison. Je fais signe à mon geôlier que j'ai soif et faim, et on me passe de quoi emplir mon estomac gargouillant. En feintant une sieste, je tente de profiter de mon passage pour noter un maximum d'infos sur la disposition du camp. J'avais déjà enregistré quelques points importants hier soir, mais de jour, il est bien plus aisé de faire de la reco !

Dans le camp US, la prison est toujours très accueillante.
Une grosse demi-heure plus tard, un soldat m'amène à la tente principale... c'est Disxman, le chef du camp qui va m'interroger. Je lui sors que j'ai trouvé le chargeur au sol, et que, pensant qu'il appartenait à un de ses hommes, je voulais le donner au deux canadiens. Mon histoire se tient vu que c'est moi qui ai indiqué la poche où il se trouvait ! Mais Disxman me rétorque qu'il n'y a pas de snipers en 7,62 dans le camp...
« Ji si pas moi... Si peut être aux Iraniens ! » L'interrogatoire reprend sur ce thème. « Avez-vous vu des Iraniens récemment ? » « Oui, l'autre jour à li frontière... » « Et au village ? » « Non pirquoi ? »
Disxman me regarde bizarrement... Et on finit par me ramener en prison. C'est là que je comprends mon erreur. Les canadiens ont du faire leur rapport au chef avant mon interrogatoire... C'est bien beau de jouer les acteurs, mais sans bases solides, ça ne sert à rien !
[Nous avons appris par la suite que les deux iraniens qui vendaient toutes sortes de choses au village ce matin étaient en fait des canadiens déguisés, et les deux autres qui étaient cachés sur les hauteurs avec un appareil photo à gros téléobjectif avaient pour mission d'identifier les villageois qui s'intéressaient plus à l'ogive de 90 qu'aux bricoles orientales...]
Finalement, en l'absence de preuves plus solides, on me libère, et je rentre au village à pied. C'est Noctu qui m'accueille pas un « Alors ? » lourd de sens... Je lui explique ma promenade matinale. Groquik et lui-même avait bien proposé à Yaya une interception, mais celui-ci avait refusé : on risque pas la vie de tout un groupe pour un petit interrogatoire... On se pose donc dans un coin, et j'avale une barre de céréale.
Je me rends compte que j'ai laissé mon bâton de marche au camp américain. Je propose à Noctu une petite rando en civil pour aller récupérer le bâton, et en profiter pour lui montrer l'entrée du camp qu'il n'a vu que de nuit. Nous partons donc à deux, j'emporte seulement mon couteau, on ne se sait jamais !
Nous arrivons rapidement au niveau du camp. Les soldats qui montent la garde sont méfiant. Noctu, pour les tester, a attaché un t-shirt à sa ceinture, pour obtenir une épaisseur sous sa tenue qui pourrait laisser penser à un pistolet. On lui demande de lever sa tunique pour vérifier ce qu'il y a dessous. Un soldat crie : « No bomb ? No Gun ? No knife ? » Je finie par sortir mon couteau de ma poche, et on me demande de le laisser au sol. De même, on demande à Noctu de poser son bâton ! [Un soldat demande même à son camarade de vérifier s'il ne se dévisse pas.]

Devant le camp US, il faut montrer patte blanche !
Après un long moment, j'arrive à me faire comprendre, et on me rend mon bâton. Là, on nous fait clairement comprendre qu'il faut que l'on s'en aille prestement, nous ne sommes pas les bienvenus dans la base à l'oncle Sam ! Nous reprenons donc le chemin vers le village. Noctu me détaille tout ce qu'il a pu noter. La face est du camp est propice à une infiltration, nous ne manquerons pas de la tester !
Arrivé au village, nous découvrons un spectacle étonnant ! Les SFG discutent avec les villageois pendant que d'autres courent après le coq qui s'est enfui de son enclos ! Les villageois ont en fait voulu offrir le coq aux forces spéciales en signe de bienvenue.

Il fait le fier ce coq, mais une fois de plus, cela ne vas pas durer !

Les forces spéciales sont accueillis avec enthousiasme par la population locale.
Je me lance donc à la poursuite de celui-ci, armé de mon bâton nouvellement récupéré. L'animal se réfugie dans les buissons, puis, après une course effrénée, traverse à nouveau le village, et saute dans une grotte au pied d'un gros rocher. Snake, le chef des SFG est sur le coup, mais il ne parvient pas à attraper le coq. [Hors-jeux, il passe le M4 à Yagana, qui, si cela c'était passé dans une autre situation, aurait pu faire un gros carnage !]
Je m'allonge face à la grotte, et à l'aide du bâton, je tente de déloger le fugitif, qui finit, de mauvais poil (si je peux me permettre) par se laisser capturer. Je le passe à Snake, qui le présente fièrement au journaliste qui couvre la rencontre : cela fait bien dans la presse occidentale de voir les Afghans fraterniser avec les indigènes... Ils ne savent pas ce qu'on leur réserve !
Je sors alors discrètement mon couteau, bien décidé à me faire le chef des forces spéciales. Mais je me ravise rapidement en me rappelant que le coq n'était pas une diversion, mais un cadeau de bien venu ! Du coup, au lieu de m'en prendre à Snake, c'est le coq que je vise, et le photographe immortalise le moment sur son appareil photo !

La prochaine fois, c'est le tour du ricain !

Certains semble approuver le matériel de l'oncle Sam !
Les SFG finissent par nous quitter, et nous somme une grosse dizaine de villageois à nous répartir autour de nos tentes, sur les hauteurs, afin de surveiller la zone. Noctu monte sur le piton principal, et de mon côté, je tente l'ascension de deux autres pitons, avant de trouver le bon. La chaleur se fait de plus en plus sentir. Le soleil commence a être haut dans le ciel.

Quoi de plus beau qu'un fier afghan perché au-dessus de ses terres ?
Nous ne surveillons guère plus que 30 minutes lorsque l'ISAF et le 10ème de montagne débarquent à nouveau dans le village. Le traducteur reprend du service. Les américains tente de nous convertir à la culture des haricots... Puis, bizarrement, le discours se charge de haine. Les intentions américaines semblent hostiles ! [En fait, le traducteur modifie totalement les propos du porte-parole américain, et nous sommes tous mort de rire ! « Nous venons en paix » traduction : « Ils veulent tous nous enculer ! »].
Vers 11:00, nous sommes enfin tranquille. Yaya viens me voir, et m'indique qu'il a une mission pour mon groupe. Je me fais briefer dans sa tente. Nous devons prendre position sur les hauteurs Iraniennes pour chouffer le camp US. Je mets rapidement au courant mes 3 hommes, et nous mangeons rapidement, la mission risque d'être longue !
11:30, nous voilà sur le départ. Par mesure de sécurité, il est décidé de passer par l'Iran. Nous atteignons rapidement la frontière, et on s'enfonce d'une centaine de mètres pour pouvoir nous cacher si une patrouille progresse sur la route. Nous avons fait un bon tiers du parcours lorsque nous repérons 4 iraniens sur la route. Tout le monde se cache dans les buissons. Le groupe avance en direction du check point, mais marque une pause au niveau d'un gros rocher. L'un deux y monte, puis sors des jumelles, et observe vers le sud un long moment.

Les iraniens patrouillent le long de la route frontalière.
Nous restons un bon quart d'heure à les observer avant qu'ils ne se décident à bouger. Malheureusement, ils viennent dans notre direction. Alors qu’ils ne sont qu'à une trentaine de mètres de nous, l'un d'eux finis par nous repérer malgré nos camouflages. Je lui fais signe de ne pas faire de bruit en mettant mon doigt devant ma bouche. Evidemment, il nous demande ce que nous fabriquons sur la terre de son pays... Je baragouine quelque chose du genre « Notre mission i secrète ! Mais bonne conséquences pour amis Iraniens... ». Mon interlocuteur ne semble pas très emballé, mais il finit par accepter de nous laisser progresser. Je refuse par contre de le faire à leurs côtés, nous devons rester aussi discret que possible !
La marche reprend, nous approchons du check point, et la zone ne semble pas très sure ! De nombreux coups de feu se font entendre. Visiblement, les Iraniens tente de prendre le contrôle du point de passage. Terranhunt trépigne... Il veut shooter du ricain ! Groquik tente de contacter Yaya, mais la communication ne passe plus, nous sommes maintenant hors de portée du village.
Du point de vue de la mission, plus il y aura de grabuge au niveau du check point, moins nous risquons de rencontrer des patrouilles ailleurs... Je laisse finalement Terran et Groquik partir aider les Iraniens, pendant que Noctu et moi-même poursuivons la mission initiale.

Attaquer le check point n'est pas une tache évidente...
Pour plus de sécurité, nous nous enfonçons un peu plus en Iran, et quelques minutes plus tard, nous découvrons ébahis le camp Iranien ! Noctu reste en arrière pour me couvrir, et j'avance vouté sous ma ghillie. Derrière un filet de camouflage, 3 ou 4 personnes discutent. A une vingtaine de mètres d'eux, je lâche un « Hey !», et l'un d'entre eux viens à ma rencontre. La discutions est courtoise, mais tendu. Autant être sur le territoire iranien n'est pas très ennuyant, autant connaître l'emplacement de leur camp peut nous poser des problèmes. Noctu me rejoint pour savoir ce qu'il en est. On me demande franchement de foutre le camp. On obtempère rapidement, ce n'est pas la peine de s'éterniser ici, la situation pourrait dégénérer !
Nous grimpons quelques rochers, et on arrive à peu près à la position que m'avait demandé Yaya. Je tente de le contacter par radio pour obtenir de nouvelles instructions, mais la communication ne passe pas ! Tant pis, nous allons pousser la promenade un peu plus loin vers le camp US. Après un check carte, on décide de contourner largement par l'est. Il est presque 14:00, et nous sommes maintenant à 200 m tout au plus du camp. Nous progressons à 50 m l'un de l'autre, et nous prenons position sur le flanc est du camp. La température est intenable, on atteint les 40°C à l'ombre...
La végétation est suffisamment dense pour s'approcher généreusement. Me voilà à 50 m de la limite du camp, face à la prison. J'observe silencieusement la situation... Sur qui jeter mon dévolue ? Tient, ne serait-ce pas là les 2 canadiens qui m'ont attrapé ce matin ? Intérieurement, je jubile, l'heure de la vengeance à déjà sonné. J'aligne le réticule sur celui qui plus tôt me braquait, mais un contact radio me coupe dans mon élan... « De Yaya à tous les Afghan, rentrez tous au village ! » Immédiatement, je lui répond : « De Alumyx à Yaya, on est en position de tir, tu confirmes ? »
[Malheureusement, on m'apprend que des américains ont frôlé des insolations, et qu'il va y avoir une coupure de jeu. Je préviens Noctu de la situation qui semble aussi dépité que moi. De rage, je sors bruyamment de mon buisson en criant à une patrouille « Vous avez de la chance que l'on soit hors-jeux ! » Les joueurs semblent surpris de notre présence ! On nous offre à boire au camp US, puis nous rentrons à pied au village, les fusils posés sur nos épaules.]

La chaleur était vraiment intenable, surtout pour les geardos avec tout leur matos sur le dos. Au passage, remarquez que l'ACU camoufle parfois !
Au village, nous retrouvons donc tous nos amis Afghan, et je m'empresse de prendre des nouvelles du binôme Groquik/Terran qui nous avait quitté en cours de mission. A la tête que fait Groquik, il y a eu un couac ! En fait, peu après leur départ, ils ont été pris à parti par les Iraniens, volontairement ou pas, je n'en sais rien. Terranhunt a pris un bastos, et de crainte de subir le même sort, Groquik a fuis vers l'est, en Iran. Il est tombé tout comme nous sur le camp Iranien, mais cette fois, cela n'a vraiment pas plus aux autochtones. Il a été désarmé, puis égorgé sur place... [Dur de trouver maintenant une parade pour obtenir une narration logique... Mais bon, c'est aussi ça l'airsoft : « Groquik is back ! Et ce ne sera pas le dernier ! »]
Le statut des Iraniens passe maintenant pour tous les villageois qui ont rapidement appris la nouvelle, de « allié fidèle » à « ennemi potentiel »... Effectivement, nous avons toujours besoin d'eux pour acheter des armes et vendre du pavot. Mais cela n'empêche pas la plupart des villageois de fomenter des plans de vengeance !
Nous profitons de la pose pour discuter un peu... à l'ombre ! Un journaliste est présent, et comme nous avons échappé aux photographes jusqu'à présent, je lui propose de faire quelques photos de propagande [comprenez, des photos mythos !] Noctu me rejoins avec plaisir ! Bien que partiellement « déplumé », nos ghillies sont tout même encore efficace, le journaliste nous shoote quelques fois, puis, je me mets en tête de faire un peu d'entrainement : cela fait un bail que je n'ai pas tiré, il ne faudrait pas se rouiller !

Je file me mettre en position de tir.

Rapidement rejoint par Noctu, alors que j'ai déjà le photographe dans la lunette !

Nous voilà maintenant tous les deux sur les hauteurs.
[Le journaliste, se propose de jouer la cible, heu, vous avez dit pas logique ? Je tire une petite dizaine de bille avant de réussir à le toucher ! Il est loin l'animal, et le vent tourbillonne pas mal entre les rochers qui encerclent le camp. Un Afghan a pris la distance avec un télémètre laser après que soyons descendu. J'aimerais pouvoir le recontacter pour mettre au clair cette mesure tellement elle m'a surpris !]

Même déplumé, nos ghillies restent très efficace !

Cette photo vous donne une idée du terrain : à la fois aride, rocailleux, et vert !

Et voilà le point de vue de notre nid d'aigle sur le village ! 650 m plus loin se trouve le camp US.
Nous redescendons au village, et Yaya me convie dans ça tente pour me briefer pour la prochaine mission : une vengeance a bel et bien été prévu, mais comme nous devons récupérer le VSS Vintorez à Groquik avant, la mission va se décomposer en deux temps : je vais faire binôme avec Groquik : lui portera deux sacs de pavot, et je l'escorterais jusqu'au camp Iranien afin de les échanger contre le VSS. Pendant ce temps, Noctu et Terran doivent prendre position sur les hauteurs qui enlacent le check point, actuellement tenu par les Iraniens. Deux groupes de villageois armé vont les suivre, et s'infiltrer à proximité de leur position, si possible avec un visuel sur le check point, mais sans se faire voir.
De notre côté, lorsque nous aurons le VSS, et que nous serons en sécurité, je préviens Terranhunt par radio pour que celui-ci ouvre le bal avec Noctu, suivi de près par tous les Afghans. Il ne doit pas rester de témoins, pour que les Iraniens ne soient pas au courant qu'il s'agit d'une attaque Afghane.
Noctu et Terran sont les premiers à partir, suivi de près par deux groupes de combattants. Nous partons peu après Groquik. Je lui propose de faire le tour par le nord, afin d'éviter un maximum de rencontres. Il n'est pas très chaud. Il est vrai que les Afghans viennent de passer par le chemin du sud, qui ne devrait donc normalement pas présenter de risques. Et puis, passer par le nord rallonge considérablement le temps de marche, et donc le temps d'attente de tous nos amis...
Bref, on passe par le sentier le plus direct. Groquik porte un sac sur chaque épaule, et je progresse en tête. Nous n'avons pas encore fait 50 m en dehors du village que l'on se retrouve entouré par les soldats Allemands de l'ISAF ! Dépité, nous nous rendons sans opposer de résistance. La mission se fera sans nous, j'espère que le silence radio sera compréhensible. [Hors role-play, je demande à Yaya si on se laisse capturé, car d'après ce qu'il m'avait dit, la mission avait un rôle scénaristique fort. Mais comme nous sommes bel et bien encerclé...]
Le groupe, embarrassé par notre capture, désigne parmi eux un soldat pour nous escorter. A notre grande surprise, on ne nous fouille pas les poches ! Le soldat nous emmène à l'angle nord-ouest du grand champ. Il nous fait assoir à l'ombre (i sont gentil li Allimands !). Dans notre langues, je discute avec Groquik. [On s'est mis d'accord avec le joueur pour chuchoter entre nous, en effet, il n'est pas censé comprendre ce que l'on se raconte !]