Je vous partage le retex de mon camarade.
Bonjour, ici Grey, du binôme Alpha de l'association Sword Group Milsim, et voici mon retex de Cross Road 3 seconde édition en Spotter.
Des éléments de ce retex resteront volontairement flous.
H-31 : La mission commence pour nous avec notre départ du Nord et notre premier challenge, la route. 7h pour échanger sur tout ce que l'on aurait pu oublier et ce qu'il nous reste à préparer pour le lendemain.
Premier arrêt à 2/3 de l'arrivée pour se reconditionner et attaquer au mieux le lendemain.
H-12 : Réveil et derniers préparatifs, on vérifie les sacs, l'emport, la nourriture, l'équipement … une fois, deux fois, autant que nécessaire. Une fois les sacs fermés pas de retour en arrière, si on se plante, pas de seconde chance. On se pèse, ok c'est lourd mais c'est qu'une information, on n’est pas là pour discuter mais pour le soulever et on est déjà au strict minimum requis pour la mission.
H-6 : On reprend la route.
H-2 : On est sur place, on passe en stand-by, on se repose une dernière fois.
H-0,5 : On part au point de rendez-vous à quelques minutes de notre zone d'attente. Ok, tout le monde est déjà arrivé, il va falloir se bouger. Les premières indications tombent et la pression monte.
H-0 : On nous fait attendre, la nuit arrive, ce n’est pas plus mal, ça va nous faciliter la future insertion. Tout le matériel est vérifié par les orga comme annoncé, on est dans les clous. Les premières sanctions tombent pour d'autres, rien de méchant, on peut s'attendre au même traitement si on se relâche.
H+1 : Briefing de la mission, le décor est planté, on ne va pas être maternés mais on n’est pas ici pour ça. Splatsh note, je note, tout est doublé, toujours. On monte dans l'hélico, direction la zone de largage. Durant le vol on nous informe que nos zones de largages initiales sont compromises, on sera largué ..... quelque part. Notre équipement quant à lui est largué sur une zone précise. Ce sera notre première étape avant le premier objectif.
H+2 : On progresse à la zone de largage par l'azimut le plus simple, tout droit, on comprend vite que sans lune et sans éclairage ça va être long, trop long même. On décide donc de prendre les sentiers, si on ne voit rien, eux non plus, on progresse dessus le moins possible, ils nous permettent de sauter les zones trop denses à découper de nuit.
La zone est là, on récupère nos maisons. On nous donne des infos pour la suite. Sur le chemin pour l'atelier on passe à rien de l'erreur de topo, on prend 5 minutes pour tout revérifier et se reconditionner, notre itinéraire hasardeux a peut-être trop pioché dans nos réserves, ce n’est pas bon pour la suite, il va falloir se reprendre.
H+3 : C'est parti pour le premier atelier. Sur place, je suis séparé de Splatsh. Pour moi ce sera des exercices de tirs simples avec des consignes claires, mais je déconne, et je déconne fort. La pression, la précipitation, la fatigue, je ne sais pas, mais ce n’est juste pas possible. De son côté Splatsh assure son atelier. On nous donne les prochaines coordonnées. Je note, Splatsh note, on vérifie les chiffres et on rentre chacun dans les gps, on est raccord et on connait le lieu. On décide de se rapprocher au maximum avant de se reposer.
H+4 : Dernière marche de la soirée, je reste devant et je cherche un angle pour atteindre un couloir qui nous ferait arriver à notre premier break. Retour dans la verte, de nuit, sans lampe c'est une mauvaise idée. C'est pénible mais on le trouve, heureusement il nous permet d'arriver sur notre objectif en relâchant un peu la pression sur le chemin.
H+5 : Montage du camp dans un endroit où personne ne viendra.
H+10 : Le soleil est sur le point de se lever, pliage du dodo. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit, ma montre me le confirme ; il va falloir faire avec.
H+11 : On s'installe après une approche hors sentier pour surveiller le lieu de la mission. Splatsh se positionne en hauteur pour observer large et je me rapproche le plus possible pour capter les détails.
H+12 : Fin de l'observation, on est en mesure de rendre compte de 95% de l'échange, un peu de regrets car on n’a rien de physique en dehors des notes mais bon notre objectif est rempli : observer et s'extraire sans être vus.
H+13 : Il fait jour et déjà chaud, nouveau plan de route, on arrête la verte pour les chemins. On estime le temps à disposition et l'itinéraire le plus large que l'on peut prendre sans prendre de risque avec les patrouilleurs et l'horaire de la prochaine mission. Sur le chemin je prends du recul sur les premières heures, je suis dans le rouge, pas physiquement mais mentalement, je me fais bouffer par la pression que je me mets et ce n’est juste pas possible. Sur ce trajet qui sera au final assez calme j'en profite pour me reconditionner au mieux pour la suite de la mission.
H+14 : Plusieurs binômes sont déjà sur place, pas de doute on est au point de rendez-vous. On profite du peu d'avance qu'il nous reste pour nous reposer. L'heure c'est l'heure et notre contact arrive pour nous extraire de la zone. On est largué au pied d'une colline où au sommet se trouve notre prochaine mission, c'est parti pour réchauffer les genoux. En haut, atelier topo avec la vue qui va avec, c'est pas notre point faible mais on ne brille pas, les outils sont là mais un manque de lucidité nous fait passer à côté de la recherche.
H+15 : Une fois les corrections faites on choisit un itinéraire qui nous semble adapté. Peut-être un peu trop, on se retrouve à suivre plusieurs autres groupes. Un à un ils partent dans la verte, on finit par être seul sur le chemin.
H+16 L'itinéraire paye, on marche plus, même beaucoup plus mais on progresse en gardant un rythme stable vers l'objectif.
H+17 Bon, on n’est pas dans les premiers, mais on arrive sur l'atelier en entier et c'est le but visé. Atelier tir pour mon tireur, il fait le job, comme à son habitude. Atelier tir et sport pour moi, des jambes sans cerveau, décidément compter les tirs c'est pas pour moi. Cette fois je suis tout de même beaucoup plus lucide, je fais ce que l'on me demande. Je fais ce que j'aime, des pompes, du tir, le cardio monte je suis bien. Bon, ce n’est pas irréprochable mais je vais m'en contenter. Je retrouve Splatsh et nouveau point topo, on note, on compare, on décide. On garde notre ligne, on va marcher, encore plus.
H+18 : On marche.
H+19 : On marche.
H+20 : On arrive, enfin, marcher ça va bien 5 minutes mais on vient de traverser 3 pays et ça commence à faire long. La plupart des groupes sont là, on en profite pour échanger avec les autres sur l'état de chacun à ce stade du challenge. Ce sera l'atelier sniper school. Ok, les règles ont changé, et notre plan pour enfin réussir l'atelier tombe à l'eau avec. L'atelier commence, on prend du temps pour échanger, on va se suivre, pas le choix. Je reste le plus en retrait possible tout en gardant un oeil sur Splatsh pour ne pas le perdre de vue. Le pire à ce stade serait d'être vu à sa place. Il prend son temps, j'en prends encore plus, mon buisson dorsal est moins épais que le sien donc je m'expose le moins possible. J'avance en suivant ses traces et on se rapproche de plus en plus de la lisière. La cible est en vue mais la validation ce n’est pas encore ça. Je garde un oeil sur les patrouilleurs, ils sont à 10m de nous mais nous ne faisons pas encore partis de leur problème. Quand ça va partir il ne faudra pas s'éterniser. Après encore quelques mètres à ramper Splatsh m'annonce que c'est ok, il a l'angle magique, tableau et cible en vue. On obtient la validation de tir. Je me prépare au pire mais ça n'arrivera pas, Splatsh tope la cible dans la seconde qui suit l'autorisation de tir. Finex pour nous, on respire enfin. Il reste des binômes en jeu, on en profite pour se reposer un peu plus.
H+21 : Fin sniper school et bilan de l'atelier. Toujours très instructif à vivre. On se reconditionne. On ne sait pas encore ce que la nuit nous réserve et tout est possible à ce stade.
H+23 : Pause barbecue.
H+24 : Fin de la cuisson. Coordonnée du tir final en poche on décide de se diriger vers l'extraction.
H+25 : On marche, et dernier coup de pression de la soirée, on croise des pick up en stationnement. Par chance ils sont vides, on ne s'éternise pas et on avance, on hésite à les saboter mais on préfère ne pas laisser de traces.
H+26 : L'extraction est là, on décide de dormir sur place. On revérifie les coordonnées, tout est ok. La météo s'annonce changeante, on décide d'installer le nécessaire pour la nuit.
H+31 : Le réveil sonne pour nous annoncer la pluie. On est sec et ce n’est pas du luxe. On se prépare et on laisse tout sur place, objectif mobilité, on garde que le nécessaire pour le tir. Point topo fait, on est ok, c'est parti.
H+32 : On évalue les possibilités, ce sera tout droit sur la départementale. Il fait sombre, on voit à peine nos pieds, on considère que dans l'état, les patrouilleurs sont dans la même situation. On ne traine pas, on est léger et reposé, on progresse vite.
H+33 : Le pas de tir est là, il fait toujours nuit noir, prendre position est très difficile. On trouve un angle pour Splatsh, moi ça attendra.
H+35 : Le soleil n'est pas encore là mais ça suffit pour confirmer la position. Splatsh arrange son poste de tir à sa convenance, branche, fenêtre de tir, session terrassement. Moi je me positionne en arrière pour couvrir le repli en cas de besoin.
H+36 : 3ème heures sur place, on se surveille mutuellement pour ne pas s'endormir, tout du moins pas en même temps. C'est long.
H+37 : Un véhicule approche, j'en informe mon binôme. Il valide, ça se rapproche. Après quelques minutes c'est pour nous. De ma position, je ne vois rien, je sais qu'un véhicule est stationné mais impossible de valider quoi que ce soit. Je ne contrôle rien c'est mon tireur qui gère, il identifie et réalise son tir dans la foulée. Des cris et le véhicule qui repart. Après quelques secondes Splatsh se lève et vient dans ma direction. Il confirme un tir sur cible mais impossible de connaitre le lieu d'impact exact, on va devoir attendre pour le résultat.
H+38 : Dernière ligne droite, prendre le même itinéraire que l'aller est impossible, on serait vus à des kilomètres et les voitures s'enchainent. On va opter pour l'entre deux, la lisière opposée à la nôtre, aucun sentier mais la proximité avec la route nous permet de nous guider sans problème dans une forêt peu dense.
H+39 : Dernier point chaud retraverser la départementale pour retrouver nos sacs. Les voitures s'enchaînent, chacune d’entre elle pourrait appartenir à des patrouilleurs. Dans le doute y'a pas de doute. On ne passera que quand le calme sera total. Une fenêtre arrive et dernier sprint pour nous et tout se passe sans accros. On arrive finalement sur nos sacs. L'extraction est proche et des bruits aussi. On reste vigilants.
H+40 : On se rapproche du point exact de l'extraction, notre porte de sortie arrive, plusieurs binômes sortent et se dirigent comme nous vers la fin. On monte dans les véhicules. Mission accomplie.
Commentaires :
Grey : C'était cool. Très cool. Splatsh mvp. On recrute en Sarthe.
Splatsh : Encore une édition d'exception avec son lot de surprises concocté par l'organisation. Challenge toujours engageant qui m'a poussé loin hors de ma zone de confort. Super travail en binôme qui a fluidifié notre organisation sur le challenge.
Quelques faits :
38 km, 25kg chacun au départ. Gbbr et Spring uniquement. 13L d'eau consommés à deux. 0 ampoules/0 bobos. 1800km de route.
Remerciements : Merci aux organisateurs et opfor qui rendent ce challenge possible et aussi passionnant.
Merci aux autres participants pour leur bienveillance, humour et solidarité.
Merci aux camarades qui ont participé à notre préparation.
Merci à Sylvain et Anaïs, nos supers hôtes, qui nous permettent de venir et rentrer vivants chez nous.
Retex crossroad 2025
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- one shot one out !
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Re: Retex crossroad 2025
merci pour le retour 

powerp
et non, le groquik sauvage n'est pas un prédateur, sauf pour les lapins en chocolat
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