Les origines
Est-ce dû à des souvenirs de jeux d’enfance trop longtemps refoulés, à un sentiment de culpabilité d’avoir tué le père ancien militaire de carrière ou de m’être détourné d’un milieu auquel je me prédestinais ? Toujours est-il que le désir de bouger un peu, de rejouer à la gueguerre à un âge avancé (est-il raisonnable dans sa présentation d’écrire son âge à l’approche de la quarantaine ?) m’a rattrapé il y a trois ans de cela.
Par soucis d’économie (la paye d’un prof de français n’est pas si bonne), j’avais opté pour un G36c à gaz et rejoint un groupe tenu par le patron du magasin comme cela se fait couramment ici. Je dis « ici » car je n’habite plus en France mais à Taïwan, à Taipei.
La flore : de la jungle, de la jungle et aucun terrain sur lequel jouer
Vous allez me dire : « Taïwan, c’est comme la Thailande, c’est la jungle et il y a le Vietnam juste à côté. Cool pour les parties. »
Oui, mais non. Il est vrai que c’est la jungle tout autour. C’est cool dans les films mais dès qu’on s’écarte du chemin fréquentés par bon nombre de promeneurs, les couleuvres de chez nous en France deviennent des serpents des bambous venimeux, les petites abeilles deviennent des guêpes tueuses de 5 cm, le petit vers de terre est ici un scolopendre de 10 cm sur 2 de large venimeux, les araignées sont grandes comme la main et il y a plein de bêbettes qui piquent et sucent. Faut vraiment vouloir ramper…Et puis c’est la montagnes ici avec des éboulis et ses dangers. Donc pas de parties dans la nature mais dans des usines désaffectées. De plus, il y a des milliards de moustiques tout comme les midges en Ecosse. D’ailleurs ce n’est pas le seul point commun qu’a Taiwan et l’Ecosse….
La faune : bienvenus en Ecosse
Donc il y a trois ans en plus de mon boulot et de la musique (saxo), je me suis mis à l’airsoft équipé d’un G36 gaz et 32 balles dans le chargeur à 350 fps. J’avoue que j’ai eu des difficultés surtout qu’en face les gars, ils ont 400 billes dedans et qu’ils ne meurent jamais….
Après une de mes réflexions, voici ce que j’entends : « ben oui, je vais pas mourir après deux minutes, j’ai claqué 500 euros dans mon matos …et puis t’as pas de preuves !».
J’ai compris de suite pourquoi tout le monde ici avait des flingues atteignant allègrement les 500 fps. En effet ici, on ne dit pas « OUT », on dit « AÏE» « Pu§%£-è_çà@çè n » quand on est touché et là faut bien admettre qu’on est touché…. Logique….
Ensuite, c’est un jeux d’équipe « Bon les gars, un groupe prend à droite l’autre à gauche et n’oubliez pas, interdit de tirer de derrière cette bordure ». Ok je me dis. Je fonce. Cool un groupe en face. Je tire, couvrez moi , « aïe » touché. Je me retourne, mer… les gars vous êtes où ? Je suis tout seul… et puis je croyais qu’on avait dit pas de derrière la bordure (à ceux d’en face)…Voilà ce qu’on me répond : « Bah, à l’armée, on nous a tellement gueulé dessus que c’est difficile de suivre le moindre règlement et ordre sur le terrain ».
La vocation
Bref après plusieurs parties dans divers et contre plusieurs groupes, j’ai remisé dépité ma tenue au placard et offert mon G36 avec lequel je ne faisais que du coup par coup (400 billes dans le chargeurs pour moi est une abbhération). Ah, si seulement j’avais eu une lunette, si seulement j’avais eu un bolt puissant, si seulement j’avais un bon camouflage me permettant de me la jouer solo (puisqu’il n’y a pas de notion d’équipe). Bref pourquoi n’avais-je pas choisi de faire sniper. Mais j’étais dégoûté et ai encore refoulé…(c’est grave le Consultant ?).
Il a fallu cet été qu’un pote de France viennent me rendre visite et m’avoue à voix basse qu’il en était et qu’ils se faisaient des parties en France. Le virus de l’airsoft est revenu. J’ai trouvé un groupe qui m’avait l’air correct, j’ai emmené mon ami jouer une partie, tout s’est bien passé, journée sympa et j’ai acheté mon premier fusil.
Le matos
Marui VSR 10
Lunette M3
Pour le back up que je n’ai pas encore, ça sera un Mac 11 (ici pas d’approche lente, on shoote de loin et on fini au corps à corps…)
Pour l’uniforme, j’avais une veste camo allemand. Trop sombre ici.
Le camo français. Ahahah la blague, pas les mêmes couleurs. Ça se voit de suite.
Je penche maintenant pour du multicam qui d’après mes observations en partie m’a l’air le mieux adapté.
Epilogue
Voilà chers snipers mon parcours. J’espère trouver en vous une communauté passionnée avec laquelle échanger et surtout apprendre. Et comme dit l’adage « Modicum suavitatis crudelis mundi », ça veut rien dire mais je trouve ça joli et de circonstance.
Une photo pour la fin (je sais pas si ça va marcher...)