Pour la seconde fois, j'ai pu participer au challenge de tir longue distance. C'est bien plus qu'une simple compétiton de tir de précision. Tout se passe en condition d'entrainement, en tenue, sur toute la journée, avec des "trackers" qui tournent sur le parcours, et pénalisent toute équipe qui n'aurait pas eu le temps de se camoufler avant leur arivée.
Il y avait 2 catégories: les binomes composé d'un TE et d'un équipier spotter avec arme de défense rapprochée (type fusil d'assaut), et les binomes de 2 TE (l'un et l'autre spottant chacun leur tour).
L'originalité de cette année, etait la possibilité pour les équipes de 2 TE de s'associer avec une 3eme personne, qui jouait le role de chef de groupe, spotter, et appui rapproché (ce qui était le cas pour nous. j'etais avec un ami qui est tireur sportif, et un autre qui est un ancien du 2eme RH et actuellement policier).
Les deplacements entre atelier se font avec une boussole (parfois das des sentiers normaux, parfois au milieu d'une vegetation super fournie, difficilement praticable), et une photo satellite du camp fournie par l'organisation.
Entre 2 déplacements nous avons vu se diriger vers nous un binome inconnu. Apres verfication dans la lunette, c'etaient des controleurs. On s'est camouflé rapidement pour ne pas etre vu et pénaliser.
Cette année différentes équipes avaient fait le déplacement:
plusieurs équipes de l'Escadre des Nageurs de Combat suisses,
3 équipes de la Brigade d'intervention de la police d'Amsterdam,
2 équipes des para-commandos luxembourgeois,
2 équipes du GSG9 allemand,
1 équipe du COS français,
4 équipes de l'Artillerie Spéciale,
1 équipe de la 27° BIM,
2 équipes de Diables Rouges.
il faut aussi ajouter à cette liste une vingtaine d'équipes d'amateurs (tireurs sportifs par le statut mais redoutables sur le terrain), dont certains réservistes.
Départ de Paris à 04h00 du matin, pour rejoindre la base militaire sur laquelle se déroulait le concours. Une fois sur place, vérification des identités et des armes.
Atelier 1: L'approche:
L'approche est l'une des disciplines les + importantes du tireur militaire. Ce dernier doit se fondre dans son environnement en l'utilisant au mieux (luminosité, spécificité du terrain, etc) pour s'approcher au + pres de la cible, si possible dans un couloir de tir "efficace" (absence de vent, bon camouflage, etc). Pour cela, il doit donc etre le + disret possible dans ses mouvements/deplacements, et avoir un bon camouflage.
Il fallait s'approcher d'une cible papier située au milieu d'une clairiere, en passant dans une foret, sans se faire voir des observateurs placés pres de la cible. Chaque équipe repérée avait une pénalité, et devait reculer de 50m avant de retenter une approche. Le temps limite était de 30 minutes maximum. Une equipe pret de moi a été appelée au haut parleur et eliminée, car elle etait dejà à 45min, et donc hors délais.
Nous avons donc mis tous les 3 nos ghillies suit, et commencer l'approche par un vaste mouvement "d'encerclement". Au bout d'un moment on s'est perdu de vue, et je suis resté seul 10 minutes dans l'axe des arbitres qui regardaient dans ma direction. puis j'ai avancé, et retrouvé une des 2 personnes de mon trinome. Nous etions deja à la limite du temps maximum, et heureusement tout pres de la cible, nous avons donc fait un ruch pour lui tirer dessus, en meme temps que notre 3eme co-équipier qui était tapis à quelques metres.
(NB: pour des raisons de securité, le tir sur cette cible ne se faisait pas aux armes à feu, mais avec un lance pierre fourni par les arbitres. On a pas pu nous en preter, chacun de nous avait donc un projectile ramaséé durant le parcours: pomme de pain, caillou, et branche d'arbre)
On a eu le maximum de points sur l'approche, mais une pénalité car on a dépassé le temps limite de quelques minutes).
Atelier 2: Piégeage:
Ici, des colis piégés avaient été préparés par des anciens NEDEX (Neutralisation et Destruction des Engins EXplosifs), et il fallait les déminer, extraire un document, en prendre connaissance, le replacer, et repiéger le colis.
Nous avons fait preuve de trop d'empressement, et le colis a "explosé". Donc zéro points pour cette épreuve, sauf peut etre quelques points pour le repiégeage.
Atelier 3: Observation de distances:
Déterminer une distance entre la cible et le tireur permet de correctement régler sa lunette en fonction de la balistique. Nous sommes donc allé dans le village de combat (zone reconstituée pour simuler des conflits urbains), où un poste d'observation située au 2eme étage nous attendait.
Le seul outil toléré était le réticule mildot et la calculette. Il y avait 10 cibles placées sur 180° à des distances différentes. (chrono 10minutes)
Atelier 4: Kim:
Jeu de mémoire et d'adresse. L'un des membres du binome devait passer une tyrolienne (corde placée horizontalement entre 2 arbres) pendant que l'autre avait 45 secondes pour observer différents objets, puis les remettre à leur place. Ces "objets" étaient un tableau de 6 lignes et 4 ou 5 colonnes, avec chaque case d'une couleur différentes. L'arbitre mélangeait les cases au bout de 45 secondes, et il fallait les remettre dans le bon ordre.
Atelier 5: Questions:
Différentes questions écrites sur l'histoire militaire (nous avons eu la guerre des Malouines), et de ballistique (calcul de trajectoire selon la température, pression atmosphérique, et altitude). (chrono 10minutes)
Atelier 6: Le tir:
1ere partie: Tir avec le trinome en entier: les 2 snipers sont en tir couchés sur des cibles de 400m à 600m qui apparaissent et disparaissent. Pendant ce temps, le chef de groupe est entre eux deux, debout avec son fusil d'assaut, et engage les cibles de 25m à 200m, qui apparaissent, ainsi que 2 cibles mobiles à 150m. (chrono limité à 4minutes).
2eme partie: seuls les snipers tirent chacun leur tour sur des cibles de 200m à 600m. Pendant ce temps, le second sniper et le chef d'équipe lui indiquent les cibles, la force et la direction du vent, les corrections nécessaires, ainsi que l'impact.
Atelier 7: Secourisme:
La situation était de secourir un sniper de l'OTAN blessé à la tete. Mon binome armé du m14 a pris position pour nous couvrir, pendant que le chef de groupe et moi progressions rapidement pour le secourir et le ramener à couvert. Puis une fois en sécurité, on a donné les 1ers soins, rédaction du message d'alerte, etc. L'important etait la mise en securité du blessé, récuperer son arme, communiquer entre les membres du trinome, et assurer une couverture.
(y avait une photo d'un exemple de fausse blessure à la cuisse, mais c'etait tellement bien fait, que se serait censuré sur ce site)
