Passer les 100 mètres !
Publié : 30 avr. 2012 22:29
Cela vous est certainement déjà arrivé : participer à une OP, et rien que pour un tir (pour ne pas dire LE tir), ne pas regretter d'y avoir participer... Très franchement, je n'avais pas besoin de ça lors du brevet eXtremilsim 2012 tant nous nous sommes éclatés sur un terrain de toute beauté. Mais, à croire que la sainte déesse du bolt avait béni mon type 96 ce jour là, j'ai eu en plus la chance de réaliser un tir « d'anthologie » (dixit Marsouin) que je vais vous raconter...
Voila pour la mise en situation. Je suis un insurgé Afghan, et, avec trois de mes camarades, dont notre chef, nous venons de passer une nuit à l'abri d'une pluie torrentielle dans une petite grotte, au pied d'une imposante falaise qui surplombe d'une bonne trentaines de mètres une vallée encaissé. Après un réveil frigorifiant, et un petit déjeuné froid, nous tenons notre position. D'autres insurgés nous amènent un infidèle que l'on attache dans notre cache.
Notre planque : "la corniche du loup" !
Le temps passe, et alors que le soleil commence a être bien haut dans le ciel, deux nouvelles silhouettes se dessinent en bas, dans la valée.
Mon chef me tire de mes activités en m'ordonnant de rappliquer presto avec mon bolt ! A la sortie de la grotte, je rampe le long d'une corniche pour me mettre en position de tir. La distance est carrément impressionnante, et seule la hauteur de notre position rend l'exercice possible. J'estime grossièrement la distance qui me sépare des deux contacts à environ 110 mètres...
Les deux pigeons sont statiques, mais l'un des deux est plus « large » que l'autre. Autant optimiser mes chances, déjà que je ne serais pas prêt de parier un dinar sur la réussite de mon action... Heureusement, il n'y a pas un brin de vent. Je prend un peu plus de 2 mètres de correction verticale, et je presse la détente. La bille file droit, et commence à sérieusement plonger lorsque je la perd de vue. Deux bonnes secondes après le tir, ma cible se retourne, regarde dans les buissons derrières elle, puis finis par nous repérer. Voyant la distance qui nous sépare, elle se désintéresse rapidement de nous pour se concentrer sur la meute de talebs' qui se pointe en criant ! J'augmente alors un peu ma correction, et presse à nouveau la détente. Mais à nouveau, la bille rate sa cible. Bah, mon chargeur contenait 5 billes, il me reste donc 3 essais... sauf si ces couillons se barrent ! Non content d'être en forte infériorité numérique, les deux combattants se mettent à progresser ! Je perd de vue ma première cible qui s'enfonce dans les kékés, et je me concentre donc sur son compagnon. Alors que celui ci marche en direction de mes 9 heures, je tente un tir sur cette cible en mouvement : correction, 3 mètres au dessus, 2 mètres à gauche. A vue de nez, j'aurais du mettre au moins un mètre de plus en latéral ! Ma nouvelle cible s'arrête derrière un gros buisson. Je la perd de vue durant une paire de minute, mais elle se décale enfin dans la bonne direction. Il ne me reste que deux billes dans le chargeur, et si elle progresse encore, je n'aurais plus un champ de vision assez large dans ma lunette pour corriger mes tirs... Alors qu'elle me présente son dos, j'augmente un peu ma correction, à plus de 3 mètres... Ma position "allongé" n'est pas si confortable que ça. Je me concentre au maximum pour maintenir une assiette parfaitement horizontale, vide mes poumons, et presse sur la détente pour la 4ème fois. La bille file vite et droit, grimpe d'une paire de mils, et amorce sa descente. Elle passe sous le trait horizontal du réticule, accélère sa chute, et finis par disparaître de ma vue. Une grosse seconde plus tard, un « chtock » caractéristique se fait entendre, alors que ma cible s'écroule !
Voila une photo qui illustre très bien la distance. Ma cible se trouvait dans le cercle rouge. Le buis à gauche du cercle faisait au moins 3 m de haut.
En haut de notre promontoire, c'est la folie ! Les talebs crient leur rage à gorge déployé. J'ai du mal à réaliser la situation. Le deuxième contact revient sur ses pas, et traîne son coéquipier blessé à l'abri, derrière un gros buis. Je distingue encore assez clairement le soldat qui bande aussi vite qu'il peut la cuisse de son camarade. Alors que je m'apprête à chambrer ma dernière bille, mon chef m'ordonne de laisser tomber : « laisse nos hommes en bas finir le travail : avec un blessé sur les bras, il n'ira pas bien loin ».
Je n'ai pas encore la vrai mesure, et je n'affirmerais donc rien pour le moment, mais croyez moi, c'était carrément abusé ! Et plusieurs personnes étaient là pour le confirmer. Tôt ou tard, il faudra que je retourne sur zone avec un télémètre pour en avoir le cœur net. Merci Renan, Marsouin et Titi pour cette fabuleuse OP !
Et une petite photo de groupe pour finir :
De gauche à droite, en haut : Oliva, Alumyx, Sebastos, Mossy, Groquik et Fred. Accroupi à gauche : Renan. Et assis, les deux grands gagnants : Bouchbi et Suisse (sgt petitfils sur Sniperland). Domage qu'il manque Ipak sur cette photo.
Merci à Goreg et Groquik pour les photos.
EDIT : Aloooors... Mesure GPS avec un Garmin 301 :
Coordonnées UTM de la cible : 31T 0526 862 / 4851 050 / altitude : 684 m
Coordonnées UTM de la corniche : 31T 0526 919 / 4851 129 / altitude : 725 m
En X : 57 m
En Y : 79 m
En Z : 41 m
Et on se fait la petite formule qui va bien : sqrt(57²+79²+41²) = 106 m ! (+/- 2 m)
Voila pour la mise en situation. Je suis un insurgé Afghan, et, avec trois de mes camarades, dont notre chef, nous venons de passer une nuit à l'abri d'une pluie torrentielle dans une petite grotte, au pied d'une imposante falaise qui surplombe d'une bonne trentaines de mètres une vallée encaissé. Après un réveil frigorifiant, et un petit déjeuné froid, nous tenons notre position. D'autres insurgés nous amènent un infidèle que l'on attache dans notre cache.
Notre planque : "la corniche du loup" !
Le temps passe, et alors que le soleil commence a être bien haut dans le ciel, deux nouvelles silhouettes se dessinent en bas, dans la valée.
Mon chef me tire de mes activités en m'ordonnant de rappliquer presto avec mon bolt ! A la sortie de la grotte, je rampe le long d'une corniche pour me mettre en position de tir. La distance est carrément impressionnante, et seule la hauteur de notre position rend l'exercice possible. J'estime grossièrement la distance qui me sépare des deux contacts à environ 110 mètres...
Les deux pigeons sont statiques, mais l'un des deux est plus « large » que l'autre. Autant optimiser mes chances, déjà que je ne serais pas prêt de parier un dinar sur la réussite de mon action... Heureusement, il n'y a pas un brin de vent. Je prend un peu plus de 2 mètres de correction verticale, et je presse la détente. La bille file droit, et commence à sérieusement plonger lorsque je la perd de vue. Deux bonnes secondes après le tir, ma cible se retourne, regarde dans les buissons derrières elle, puis finis par nous repérer. Voyant la distance qui nous sépare, elle se désintéresse rapidement de nous pour se concentrer sur la meute de talebs' qui se pointe en criant ! J'augmente alors un peu ma correction, et presse à nouveau la détente. Mais à nouveau, la bille rate sa cible. Bah, mon chargeur contenait 5 billes, il me reste donc 3 essais... sauf si ces couillons se barrent ! Non content d'être en forte infériorité numérique, les deux combattants se mettent à progresser ! Je perd de vue ma première cible qui s'enfonce dans les kékés, et je me concentre donc sur son compagnon. Alors que celui ci marche en direction de mes 9 heures, je tente un tir sur cette cible en mouvement : correction, 3 mètres au dessus, 2 mètres à gauche. A vue de nez, j'aurais du mettre au moins un mètre de plus en latéral ! Ma nouvelle cible s'arrête derrière un gros buisson. Je la perd de vue durant une paire de minute, mais elle se décale enfin dans la bonne direction. Il ne me reste que deux billes dans le chargeur, et si elle progresse encore, je n'aurais plus un champ de vision assez large dans ma lunette pour corriger mes tirs... Alors qu'elle me présente son dos, j'augmente un peu ma correction, à plus de 3 mètres... Ma position "allongé" n'est pas si confortable que ça. Je me concentre au maximum pour maintenir une assiette parfaitement horizontale, vide mes poumons, et presse sur la détente pour la 4ème fois. La bille file vite et droit, grimpe d'une paire de mils, et amorce sa descente. Elle passe sous le trait horizontal du réticule, accélère sa chute, et finis par disparaître de ma vue. Une grosse seconde plus tard, un « chtock » caractéristique se fait entendre, alors que ma cible s'écroule !
Voila une photo qui illustre très bien la distance. Ma cible se trouvait dans le cercle rouge. Le buis à gauche du cercle faisait au moins 3 m de haut.
En haut de notre promontoire, c'est la folie ! Les talebs crient leur rage à gorge déployé. J'ai du mal à réaliser la situation. Le deuxième contact revient sur ses pas, et traîne son coéquipier blessé à l'abri, derrière un gros buis. Je distingue encore assez clairement le soldat qui bande aussi vite qu'il peut la cuisse de son camarade. Alors que je m'apprête à chambrer ma dernière bille, mon chef m'ordonne de laisser tomber : « laisse nos hommes en bas finir le travail : avec un blessé sur les bras, il n'ira pas bien loin ».
Je n'ai pas encore la vrai mesure, et je n'affirmerais donc rien pour le moment, mais croyez moi, c'était carrément abusé ! Et plusieurs personnes étaient là pour le confirmer. Tôt ou tard, il faudra que je retourne sur zone avec un télémètre pour en avoir le cœur net. Merci Renan, Marsouin et Titi pour cette fabuleuse OP !
Et une petite photo de groupe pour finir :
De gauche à droite, en haut : Oliva, Alumyx, Sebastos, Mossy, Groquik et Fred. Accroupi à gauche : Renan. Et assis, les deux grands gagnants : Bouchbi et Suisse (sgt petitfils sur Sniperland). Domage qu'il manque Ipak sur cette photo.
Merci à Goreg et Groquik pour les photos.
EDIT : Aloooors... Mesure GPS avec un Garmin 301 :
Coordonnées UTM de la cible : 31T 0526 862 / 4851 050 / altitude : 684 m
Coordonnées UTM de la corniche : 31T 0526 919 / 4851 129 / altitude : 725 m
En X : 57 m
En Y : 79 m
En Z : 41 m
Et on se fait la petite formule qui va bien : sqrt(57²+79²+41²) = 106 m ! (+/- 2 m)