[RETEX] 19022011

Allez papy, raconte nous encore comment tu as decimé l'equipe adverse bille à billes !
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Phen
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[RETEX] 19022011

Message par Phen » 20 févr. 2011 13:53

18h23. Je suis larguer en vrac par le PC sur un bord de départementale. Je bondis hors de la voiture au signal, à peine prêt, tiré de ma contemplation des bois de résineux sombres par le crépitement furieux de la radio.

J’ai mon gilet tactique à la main, mon sac négligemment jeté sur une épaule, ma veste de BDU sous le bras à laquelle pend mon boonie. Ma réplique longue occupe mon autre main.

Je gravis le côté gauche de la route, légèrement surélevé sur une dizaine de mètres et pose mon matériel dans une légère dépression, invisible depuis la route. Alors que je commence à enfiler le tout, je prends la mesure de mon environnement.
Paysage des contes et légendes depuis l’intérieur du véhicule, la forêt qui m’entoure se révèle beaucoup plus menaçante en son sein. D’immenses épicéas masquent le ciel grisonnant, seul la route dessine un serpent de lumière dans ce paysage obscur. Et pourtant la nuit n’est même pas tombée. La neige et la pluie des derniers jours ont rendu le sol glissant, les rondins couvert de mousse au sol étant des pièges aussi certains que les trous entre les roches masqués par plusieurs dizaine de centimètres d’humus.

Un 4x4 bruyant en contre bas me fait baisser la tête, et laisse place quelques minutes après au premier membre de mon équipe lâché avant moi plus bas à qui j’avais donné rendez-vous. Je le siffle pour qu’il me rejoigne à couvert rapidement.
Il me confirme mes craintes, la vallée grouille de voitures car il est encore tôt, premier largage de jour pour nous depuis un bon moment.
Nous faisons un point topo pour visualiser une nouvelle fois la carte que nous avons appris par cœur au briefing dans l’après midi. Nous sommes embauchés par une entreprise s’étant fait volée des documents numériques et avons ordre de les retrouver. Des partisans locaux sont sensés nous donner des infos sur la localisation exacte des documents, car nous n’avons pour l’instant qu’une zone de recherche de près de 10km².

Nous sommes le groupe Alpha et serons trois, avec pour mission première de contacter Framboise, un ou plusieurs partisans locaux ayant connaissance s d’un emplacement. Bravo, un commando de quatre hommes ont été largués dans l’autre vallée et doivent aussi récupérer des informations de localisation.
Dans un premier temps nous partons récupérer notre troisième larron largué en dernier à moins d’un kilomètre de notre position actuel.

Vu la densité de la forêt, nous n’avons pas le choix et empruntons la départementale. Fréquentée bien sûr. 20 minutes et quatres plongeons en contre bas de la route plus tard, nous approchons du croisement où a dû être largué Vert. Jaune et moi, Rouge, ne sommes pas confiant. La nuit est à peine sur nous, et le restaurant qui trône au col brille encore comme un sapin de noël. Notre approche est lente, attentifs que nous sommes au va et vient des voitures, ainsi qu’à l’homme qui attend garé devant l’édifice.
Nous retrouvons Vert à plat ventre sur un chemin à l’abri de bosquet mais en visuel du personnel inconnu. Nous n’avons pas le temps de traîner, le largage ayant déjà été trop long et attendons que l’homme disparaisse dans le hall d’entrée pour traverser rapidement le carrefour et entamer la descente vers notre point de contact avec Framboise. Le flanc gauche de la montagne est dégagé et nous pouvons profiter de cette vue qui me fait repartir en mission à chaque fois avec le sourire. La vallée s’est parée de son habit de lumière pour célébrer la nuit. De notre point de vue les lumières semblent vaciller au gré des habitations qui s’éclairent progressivement. A peine 30 minutes plus tard le virage caractéristique du rendez-vous est en vu.

Nous avons 9 minutes d’avance et décidons de nous placé à couvert à l’intérieur de la tête d’épingle. Le coin était sensé être sécuritaire, pourtant apparaissent subitement derrière une énorme roche qui nous masquait la visibilité les faisceaux inquisiteurs de lampes torches. Impossible de joindre le pc, nous estimons la position de Framboise compromise, le contact risquant d’être découvert, et prenons l’initiative d’intervenir avant l’heure. En silence par la route, PA au poing nous avançons rapidement jusqu’au fond du virage. Je crie à moins de 10 mètres des individus « Au sol, au sol ! ». Il s’agit d’un homme et d’une femme, dont la voiture est un peu plus loin. Demandant à mes équipiers de sécuriser la zone, je m’approche de l’homme pour comprendre de quoi il retourne. Seule la femme est à terre, et l’individu mâle semble plus qu’agacé de notre présence, à peine surpris. Il m’affirme être un promeneur, agressif. Je le confie à vert, alors que jaune m’annonce la zone sécurisée. Il s’agit de trouver Framboise maintenant et… vert est à genou un PA braqué sur son cou. Il n’a pas fouillé l’individu, et s’est fait surprendre. Nous calmons la situation qui se désamorce d’elle-même personne ne souhaitant tirer. Les deux personnels repartent en voiture par la route d’où nous venions.

Il nous faut très peu de temps pour trouver Framboise, une jeune femme allongée dans la forêt à quelques mètres de la zone d’inspection des individus précédents. Comble de notre chance, elle est blessé, traumatisme à la jambe à priori. Nous arrivons à contacter le PC qui nous demande de la transporter avec la plus extrême précaution jusqu’à une chapelle, à plusieurs kilomètre de là. Il semblerait que Framboise connaisse le lieu d’un échange concernant nos données.
Une atèle, un brancard en rondin et paracorde et 40 minutes plus tard, nous reprenons, la route d’où nous venions pour prendre un GR qui nous semble la meilleure option pour rejoindre au plus vite le lieu de livraison.

Il faut se rendre à l’évidence, avec le poids et le trafic, ce brancard va nous faire tuer, surtout que Framboise semble aller mieux, groguie par les médicaments que nous avons pu lui donner. Alors que jaune décide de porter le brancard je soutien Framboise pendant que vert ouvre la marche et c’est avec soulagement que nous quittons la route pour le sentier quelques dizaines de minutes plus tard.
Après un repos court mais mérité, nous nous remettons en route pour nous rendre à l’évidence 20 minutes plus tard… Si sous nos pieds ce sont des ronces et des coupes de bois, nous ne devons plus vraiment être sur le chemin. Deux pauses topo nous sont nécessaires pour nous réorienter, mais rien n’est grave, nous pouvons rejoindre la route où le PC à décidé de prendre en charge Framboise, la chapelle étant compromise.
Traverser un pierrier avec une blessée à la jambe n’est pas chose aisée mais à 22h12 nous entrons en contact visuel avec le pc, alors que Framboise nous remets l’info. Bravo aussi a pu transmettre des localisations plus précise au PC, qui nous transmet tout sourire, sous une bruine qui se fait insistante, la suite de notre mission : récupérer les donner au pied d’un énorme relais télévision, 500 mètres d’altitude plus haut.
Nous nous mettons en route, progressant en altitude, sous une bruine qui devient neige…

(la suite est écrite par jaune dans un autre style !)


La neige tombe sur mon casque et mon équipement.

Envoyés jusqu'à la cime d'une montagne pour reconnaître un poste d'émission de télévision, mes co-équipiers et moi avons progressé rapidement sur un chemin de chèvre traçant une ligne droite sur la ligne de fuite de la montagne. Notre mission, récupérer un CD contenant des informations sur des agissements ennemis.

Chemin de merde, visibilité de merde, forêt de merde. Mais au moins on trace tout droit.

Marchant comme sur l'échine d'un dragon, dentelé de pierres blanches tranchantes, nous approchions de la cime quand, des ailes de forêts se détacha une grande zone de vide, un pierrier, découvert si ce n'est de la neige tombante...

Nous étions sur le cou de la bête, donc je pouvais voir les yeux blafards tranchant le brouillard émanant de ses naseaux...Les épines se faisaient nombreuse, rasoirs d'os blanchis par le gel et la fournaise, glissantes et trompeuses pour nos pieds fatigués.

Une croix se détache dans le brouillard. Nous montons en éclaireur, laissant un tireur en visée sur la crête, en cas de coup dur. Qu'il puisse au moins rapporter là ou nous sommes tombés.

Le secteur est calme. Le vent hurle à mes oreilles que je ne suis pas le bienvenu, la neige en chien de garde assaille les intrus. Je vois mal dans ma cagoule. Mon casque se fait lourd. J'ai froid au cou, le vent s'insinuant même sous les multiples couches de mes écharpes...

Le dragon est là. Dents barbelées, cuirasse de béton, écailles blindés, yeux rouges fulminant dans leurs prisons de chair.

La neige tombe toujours, en particules rageuses de radioactivité qui saisit même les cœurs courageux dans la poigne de ses griffes gelées.

Rouge tombe. Je n'ai rien entendu. Pas un juron, pas un coup de feu. Il se relève. Nous reprenons. Plus que 10 mètres.

Impasse du moral qui met nos pieds à défaut ?

C'est à moi de m'étaler sur le côté, écrasant mon coude sur une pierre acérée qu'une âme maudite aura ici placée. Je peste en silence et reprends mon souffle. Je suis debout à nouveau. Plus que 5 mètres.

Nous y sommes. Caméra à 9 heures. La purée de pois a masqué notre avance et nul gardien d'opérette ne saurait lire les niveaux de gris de nos tenues avec assez d'acuité. Le temps ennemi dans sa grimace est finalement plus loyal qu'un traître au visage jovial.

Au moins le froid nous combat-t-il avec honneur, ne lâchant pas un pouce de terrain sans nous jeter au visage autant de tourbillons de neige que de vagues glacées. J'ai finalement moins à craindre de la morsure directe du froid que du suave baiser brulant d'un 7,62 OTAN...

La table d'orientation est là. La vue doit être imprenable. Je me dis tout bas : "Crétin. Tu te retrouves là à claquer des dents, sanglé d'un équipement de zouave quand une telle promenade aurait dévoilé ses charmes à tes yeux ébahis en charmante compagnie...". Je chasse cette idée de ma tête. Après tout, j'en dois une bien belle à ce brouillard du soir. Le repos attendra.

Tout semble calme. Rouge trouve les docs. On tente un contact radio infructueux. Une minute. Deux minutes. Le vent siffle toujours. Contact radio.

Le PC nous donne rendez vous au delà de la butte, sur un parking en vue du "dragon" pour extraction au plus vite.

Rouge propose un point carte. Le tracé est clair, on a pas trop le choix. Ca sera pierrier versant nord ouest ou rien. Parfait.

Il redescend chercher notre tireur, me laissant le soin de couvrir son cul avec son imposant lance noyaux. M'est d'avis que ça transperce du bloc moteur d'AMV avec la précision chirurgical d'une perceuse laser automatique. Doigt sur le support gâchette, main, gauche sous le chargeur, le canon posé sur le genou. Position du "Penseur de Rodin" version "Perceur de Gredins". Qu'ils viennent.

Je perds le contact vocal. Je vois toujours la masse sombre de Rouge onduler entre les dents de requins tracées sur sa route. Il descend vite, à croire que ses pieds jouent les acrobates dans la masse de rasoirs glissants qui recouvrent la zone.

Une minute. Deux minutes. La neige tombe toujours en cendres engrossées par le blizzard. Comme dirait l'autre, l'apocalypse, c'est maintenant. Le monstre rugit toujours à l'ouest de ma position de tir, mais c'est à croire qu'on l'a dompté. La neige retombe désormais mollement, comme si le souffle d'un champignon de feu s'était éteint dans un murmure. Pripjat. C'est ça le nom que je cherchais.

Lumières rouges, barbelés, béton sali par les restes d'une tragédie aux retombées qui ricaneront toujours sur notre dos dans des centaines d'années.

Les cendres continuent de tomber. Je commence à distinguer deux formes qui remontent. Elles sont à trente mètres.

Je n'ai rien entendu mais on est jamais trop surs. Coup d'oeil dans la lunette, kaléidoscope de flocons argentés braqués sur la cible. Une minute.

C'est Rouge. Il remonte péniblement en faisant des gestes larges avec ses bras, conservant son équilibre sur ses ballerines qui auront sauvé ses chevilles ce soir encore. Ailleurs, ça aurait été drôle. Ici mon coeur a trop à faire à garder mes extrémités en vie. Pas de tranches de rigolade ce soir. Notre tireur Vert est là. Le froid aura pas eu raison de son attente.

Je rends son Howitzer portatif à Rouge. Le plan est simple. On trace.

Durant la descente, on croise un mec. A croire qu'il ne nous a ni vu ni entendu dans le tumulte qui nous précède. La mort acourre sur son cheval au triple galop. A croire qu'elle attendait tapie dans un coin, affutant sa faux pour moissonner son quota de la journée.

Triple galop....Plutôt triple garrot je devrais dire. Rouge le sèche dans un câlin pas très délicat sur sa carotide. Ca dure 20 secondes. Pauvre type, il aura même pas eu le temps de se débattre.

De toute façon être vigilant n'aurait pas suffit dans tout ce bordel, c'est une vision thermique qu'il lui aurait fallu. La division veut pas lâcher de ronds ? Trop tard mon gars. See ya in The Golden Hall.

Plus bas, des phares. Pas de contact radio. On nous dit de patienter. Apparemment c'est pas le PC qui nous attends là, mais une petite demi-douzaine des potos de l'autre type prêts à se cailler pour nous avoir.

Vu le temps et leurs lumières, ils voient pas à trois mètres autour d'eux. Quitte à croupir ici, ils auraient mieux fait d'éteindre. Merci de l'aide les gars. A croire que tous nos adversaires nous facilitent le travail cette nuit.

Rouge me donne l'ordre de contourner par la droite, pendant que lui prends la gauche. armes de poings en main. Vert nous suit, prêt à arroser toute opposition.

Ils ont pas vraiment le temps de comprendre. P'têt qu'ils étaient en train de causer de la chaleur en rentrant. En tout cas on leur crache au visage de quoi se réchauffer. Ca dure même pas 5 secondes.

Un mec s'accroche à mon avant bras, la poitrine trouée par trois calibres de mon arme. Pau'v gars. Je lui colle un coup de 9mm Parabellum dans les gencives. Au moins, plus de problèmes de caries. Ciao, on se reverra.

On prends le temps de souffler. Quatre morts en face, 5 avec le "promeneur". Encore assez de munition pour arrêter un bulldozer me dirait Rouge.

Le PC arrive quelques minutes plus tard. J'ai froid, j'ai faim, mais on en est sortis.

Et le RETEX de Bravo :

18h15, je suis largué en dernier sur le bord d'un terrain boueux, me rappelant à chaque pas que le grondement qui siffle à mes oreilles n'est pas le moteur du 4x4 qui m'a déposé, mais bien le cour d'eau qui gifle les rochers le long de la départementale et qui s'enfonce dans le bois. Comme lui d'ailleurs, je me précipite dans la pénombre des conifères afin d'éviter les yeux inquisiteurs des 2 maisons qui entourent mon point de largage. À pente douce, je m'enfonce de 15m sous la végétation, tout en m'assurant que la voiture s'éloigne sans problème. J'y suis.
Je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle que des voix s'élèvent en contre-bas. M'ont-elles aperçues sprintant en direction de mon couvert ? Je retiens ma respiration. Je cherche à travers les branchages les 2 tangos qui maintenant se distinguent distinctement par leur différence de timbre. Mon cœur semble vouloir accompagner aux percussions la symphonie que me jouait le ruisseau jusqu'à présent. Je ne bouge pas. Je suis une fougère. Une fougère prête entonner un concerto en la mineur pour AK74 dont elle a le secret. Mais ce n'est pas ce soir que mon côté mélomane prendra le dessus. Les tangos s'éloignent et je m'enfonce encore plus dans la forêt pour tenter de retrouver mes camardes à notre RVP.

J'arrive le premier sur place, jusqu'à ce que Jaune et Bleu sortent de leur cachette pour me rappeler à leur manière que j'ai été retardé "On est content de te voir Vert !". La nuit tombe, et la lumière a de plus en plus du mal à percer à travers les épines. Rouge n'est pas là, mais rien d'alarmant. Nous profitons de l'attente pour assimiler au mieux l'environnement qui nous entoure, et la route qui nous attend.
Papa Charlie a été très clair sur nos objectifs, récupérer les informations laissées par un partisan dans un coin reculé de la civilisation, indicatif Stella. Trop timide pour nous rencontrer, notre source a préféré nous confier une approche compliquée. La végétation nous le confirme. Vu sa densité, notre progression ne se fera pas hors des sentiers battus, et s'annonce physique. Nous répétons notre parcours dans nos têtes et sur la carte.
25 minutes plus tard, Rouge nous rejoint.
Nous décidons de quitter le cour d'eau pour attaquer l'ascension qui nous mènera à bon port. La foulée est rapide sur un sol oscillant entre la terre, la neige et la glace. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il faudra compter sur l'aide de dame nature, même si elle garde un œil sur nous. Et ce n'est pas les ronces et les branches mouillées qui tapissent le chemin qui vous diront le contraire.
La progression est lente, Jaune ayant vraisemblablement trop abusé de la pizza ces derniers mois. Au moins la sangle cassée de son fusil ne fera pas trop ressortir ses bourrelets qui, en OP maritime, auraient pu lui être d'un très grand secours.
Ce n'est pas bon pour le moral de l'équipe mais nous avançons.

21h15 Nous approchons de Stella et nous sommes en avance. À pas de loups nous cherchons ce que Papa Charlie nous a décrit comme une stèle.
Il nous faudra 10 bonnes minutes pour se rendre compte de notre erreur. Nous sommes 200m plus bas que notre objectif.
Vous connaissez la loi de Murphy ? Ouais celle qui dit que si ça doit empirer, ça va empirer ! Elle se vérifie encore ce soir, quand Jaune se met à terre.
Il est 21h30. La pente abrupte qui s'allonge devant nous a déroulé le tapis blanc. Rien que pour nous. Peut-être était-ce pour amortir la chute de Jaune que le manteau neigeux fait une apparition fracassante. En tout cas, une chose est sûre, la crampe qui a saisit notre compagnon à la cuisse est bien réelle, et elle ne le lâchera pas. Une crampe c'est fidèle comme un labrador.
Je prends contact avec Papa Charlie, pendant que Bleu et Rouge lui viennent en aide à base d'étirements et d'hydratation.
"Approche sur objectif retardée"
"Les raisons ?"
" Crampe et douleurs abdominales" J'aurais du jouer dans Urgences.
"Reçu, prochain contact radio à Stella, bon courage !"
Nous allons progresser doucement à partir de maintenant. Au moins on ne se perdra pas. Par contre, maintenant on est à la bourre et le retard accumulé ne risque pas de fondre. Comme cette foutue neige. Par contre le carré de chocolat que me tend Bleu s'accommode très bien à la chaleur de mon palais. On est reparti !

Il nous faudra 45 minutes de montée pour atteindre le sentier qui nous mènera à Stella. 3 pauses pour Jaune. Son état ne s'est pas amélioré. Mais la route qui mène à notre objectif semble plus abordable d'après la carte, bien que je sente le piège se dessiner sous ma boussole. Je n'ai jamais aimé quand une source ne pointe pas le bout de son nez pour nous donner une info !
Ma méfiance nous rend tous nerveux quand nous arrivons sur l'objectif. Un endroit rêvé pour une embuscade. L'approche est réglée, chacun vise l'endroit où il se serait posté si les rôles avaient été inversés. Le doigt sur sa queue de détente. Les sens en éveil. Mon red-dot parcours la végétation sombre tandis que mes pieds me guident doucement. La pluie a fait son apparition, et mes chaussures ont du mal à se faufiler à travers les gouttes.
"Zone sécurisée ! - RAS !"
Rouge s'occupe de récupérer les informations laissées par le partisan, habilement camouflées au pied d'une stèle fleurie. Pas le temps de remettre des marguerites au bouquet fané qui git à ses pieds, on décroche !

Je reprends contact avec Papa Charlie 50m plus loin, et il nous fixe un point d'extraction plus à l'ouest. Je retrouve le sourire que Jaune avait perdu quelques heures auparavant. Le brouillard fait lui aussi son apparition, et de petits flocons semblent chercher à caresser doucement notre visage fatigué. Sympas les flocons ! Mais j'aurais préféré qu'on me dégage un peu de visibilité. On n'y voit pas à plus de 10m... Et c'est avec difficulté que je distingue une importante forme noire, qui s'avère être la voiture de Papa Charlie.
"C'est bien nous Bravo ! RAS sur le point d'extraction."
C'est à ce moment là que 2 salves fusent des buissons sur notre gauche. Bleu et Jaune étant restés en arrière, Rouge et moi nous ripostons immédiatement et nous nous mettons à couvert derrière le promontoire de bitume qui sert de route d'accès. La voiture démarre, allume ses phares et vient se mettre immédiatement devant notre position. Comprenant la manœuvre, Rouge et moi nous relevons, épiant la position adverse, tandis que Jaune et Bleu nous rejoignent au pas de charge.

Ce n'est que 5km plus loin que je reprends mes esprits, fixant le balai incessant des essuies-glace sur le pare-brise enneigé. On n'a jamais été aussi rapide pour sauter dans un 4x4 !
Dernière modification par Phen le 21 févr. 2011 19:22, modifié 5 fois.
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Re: [RETEX] 19022011

Message par MOSSYOAK » 20 févr. 2011 18:02

Merci phen et Jaune ! je me suis régalé ! une immersion à vos cotés !, ça m'a semblé facile pour vous!! surement le talent :roll: il va falloir embaucher les scénariste de bourne trilogie pour vous donner un peu plus de fil torsader !!

je constate que les contacts physique sont autorisé ! 20 secondes pour "neutraliser" un promeneur !!! il a du souffrir ...

ENCORE!!!!
s'entraîne pour que le tir devienne une formalité....

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Re: [RETEX] 19022011

Message par Phen » 20 févr. 2011 18:09

Je te rassure ce n'était pas facile, surtout que l'on avait des postulants avec nous. (Un abandon d'ailleurs, de fatigue et de bonne crampes pour un autre). Tactiquement, la météo nous a sacrément aidé, tempête de neige salvatrice pour l'approche.
Dailleurs nous n'avions fait à priori que la moitié de la mission nous dira le pc... comme quoi !
Une bonne soirée somme toute !
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Re: [RETEX] 19022011

Message par MOSSYOAK » 20 févr. 2011 18:19

Le portage à due être plus que folklorique ! j'aurais eux vraiment peur à la place du blessé ! un plat dos de 60cm de haut ! t'a bô être matinal !! t'a mal...
s'entraîne pour que le tir devienne une formalité....

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Re: [RETEX] 19022011

Message par Phen » 20 févr. 2011 18:34

C'est plutot la jetée dans le bas côté en approche de voiture avec brancard dont il faut avoir peur ^^
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Re: [RETEX] 19022011

Message par Phen » 21 févr. 2011 19:23

Maj avec le RETEX de Bravo !
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Re: [RETEX] 19022011

Message par Alumyx » 21 févr. 2011 21:55

Comme toujours avec toi Phen : accrocheur et bien écrit, c'est un régal ! :wink:
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Re: [RETEX] 19022011

Message par LoneWolf » 25 févr. 2011 8:46

Super récit comme DAB phen :)
Vous ne croisez jamais de vrai promeneurs???
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Re: [RETEX] 19022011

Message par Phen » 25 févr. 2011 16:16

Il arrive que nous croisions des gens mais eux ne nous ont pas encore croisé ;)
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